Et plus si affinités - Histoires de Sexe

Et plus si affinités

La journée avait mal commencé et les choses allaient de mal en pis. Décidément, je n’étais pas certaine de pouvoir m’habituer à ce travail, ou plus précisément à mes collègues. Pendant l’interminable pause, j’avais encore été condamnée à subir leur conversation effroyablement barbante, avant de me retrouver la cible de leurs railleries mesquines, pour une raison ou une autre. Fatiguée et déprimée, j’essayai d’entrevoir des motifs d’espoir, mais mon imagination se heurtait toujours à la dure réalité : ces pimbêches étaient et seraient éternellement imbuvables. Clémentine, ma supérieure, me fit appeler dans son bureau, afin de faire le point sur mon intégration après quelques jours de travail. Je frappai à la porte, elle me fit patienter quelques secondes, le temps de mettre un terme à sa conversation téléphonique, puis vint m’ouvrir avec un sourire chaleureux. — Entrez, dit-elle, asseyez-vous. Désirez-vous un café, ou un thé ?— Non merci ça ira.— Alors poursuivit-elle, toujours souriante, comment se passent ces premiers jours avec nous ? Pas très bien je crois, je me trompe ? J’avais déjà eu l’occasion de discuter brièvement avec elle, lors de mon recrutement notamment, et elle m’avait toujours paru très intelligente, cependant sa perspicacité m’étonnait… Dans le climat actuel qui m’entourait, je décidai cependant de lui faire confiance et de me laisser aller aux confidences. Sa stature était assez imposante, et elle s’affirmait au premier regard comme une femme sûre d’elle ...

... et de son pouvoir de séduction, déterminée à ne pas s’en laisser compter. Sa voix légèrement voilée, ses longs cheveux en cascade aux reflets auburn et son élégance distinguée mais un peu désuète lui donnaient un léger air de vamp des films en noir et blanc qui détonait avec son lieu de travail, mais qui la rendait d’autant plus mystérieuse et profonde, ce qui contrastait avec la superficialité assumée de mes collègues. — En réalité, j’ai un peu de difficultés à m’adapter à mes collègues et— Oui, c’est toujours comme ça, me coupa t’elle, vous êtes jeune, jolie, dynamique, vous mettez en péril leur savant équilibre, elles ne vous connaissent pas et tentent certainement de vous tester pour vous accepter ou non dans leur clan. Mais ne vous en faites pas, si elles sont un peu vieux jeu et conservatrices, pour autant elles ne sont pas méchantes.— Je m’attendais à une plus grande complicité et …— Vous avez besoin d’une alliée de poids, me souffla t’elle en souriant à nouveau. Ecoutez, si vous êtes libre ce soir, je vous propose de vous inviter à dîner, dans l’optique de vous faire un topo un peu plus précis sur ce qu’on attend de vous ici, sur les différentes forces d’inertie qui s’exercent et sur la meilleure manière de les combattre. Je ne voudrais pas vous perdre, et vous semblez très fatiguée. Je pourrais essayer de vous remonter le moral. Bien entendu vous êtes libre de refuser, mais mon emploi du temps est très chargé dans les jours à venir, je ne voudrais pas que vous cédiez ...