Les pensées d'autrui
Datte: 21/09/2019,
Catégories:
fh,
couple,
médical,
Oral
fantastiqu,
h+medical,
... commande ! Toi, tu te laisses faire… » « … oh ! le joli petit escargot… je l’avais jamais vu si petit, si mignon… » « … pourvu que l’opération ne l’aie pas rendu impuissant ! … » « … hum ! Attends, ma bouche va te réveiller… » Et je vois la bouche de Sophie esquisser le mouvement de téter. Je réalise enfin que j’« entends » le rêve de Sophie. Je suis abasourdi ! Le mouvement de ses lèvres a sans doute été suffisant pour la réveiller. Elle relève la tête, voit que j’ai les yeux ouverts et alors me sourit tendrement. Elle me dit tout doucement : — Je t’aime. En même temps, j’entends au fond de ma tête : « … Oh oui, je t’aime, tu ne pourras jamais savoir combien je t’aime… » J’ouvre la bouche pour lui expliquer tout ce que je ressens quand la porte s’ouvre devant le professeur D. et toute sa cour d’assistants et d’étudiants. — Bonjour monsieur Debucq, comment vous sentez-vous ?— Mais très bien docteur, tellement heureux de retrouver mon intégrité, je me sens prêt à gambader.— Holà ! Comme vous y allez ! Votre tête est encore fragile. Il ne faut surtout pas la bousculer. Il se tourne vers Emmanuelle, l’infirmière de tout à l’heure : — Ce soir, monsieur Debucq pourra s’asseoir pendant quelques instants mais il faudra que quelqu’un vienne l’aider à se redresser puis à se recoucher.— Bien, monsieur. Je reprends la parole : — Est-ce que je peux boire un peu d’eau, j’ai soif ?— Oui, mais avec une pipette. Pour le moment, pas question de bouger. Ce soir, si vous le voulez, vous ...
... pourrez prendre un bol de bouillon. À ce moment-là, il s’est retourné vers les étudiants et a commencé un cours sur l’opération qu’il avait pratiquée. Emmanuelle est sortie puis revenue avec l’un de ces petits récipients fermés d’un couvercle avec une mini tétine. Elle sourit à Sophie, s’assoit sur le bord du lit et me présente la tétine. Je bois à toutes petites gorgées. Quel bonheur ce petit filet d’eau dans ma bouche desséchée ! Et puis, d’un geste presque maternel, elle pose sa main gauche sur mon front. Immédiatement, le voile bleu réapparaît : « … il n’a pas de fièvre… » « … mais quand l’autre emmerdeur va-t-il quitter la chambre ? Il pourrait faire ses cours ailleurs que chez mes malades… » Moi, je la regarde droit dans les yeux. De magnifiques yeux sombres, presque noirs, remplis de vie. « … quels beaux yeux il a… » Ses lèvres esquissent un sourire. Le bleu tourne au rose : « … il est bien conservé pour son âge, s’il me le demandait, je ne dirais peut-être pas non… » J’ai du mal à garder mon sérieux, je lâche la tétine : « … bon ! Ça y est, il a fini… » — Vous n’en voulez plus, monsieur ?— Non merci. Vous êtes gentille. Elle se tourne vers Sophie : — Vous avez vu, madame ? Vous pouvez le faire boire autant de fois qu’il le désire, mais toujours par petites quantités. N’hésitez pas à m’appeler si vous avez le moindre problème. Et elle sort. Pris par mes pensées (par ses pensées…), je ne m’étais pas rendu compte que le professeur était déjà parti, entraînant tout son petit ...