1. Chienne de vie


    Datte: 22/09/2019, Catégories: nonéro, délire, humour,

    ... l’enfoiré ! Je cherche pas d’excuses. Si j’suis allé en taule, c’est bien que j’l’ai mérité, non ? Pour commencer, j’aurais pas dû essayer de me tirer d’chez moi. Pas comme ça, sans préparation… Au départ, j’voulais juste faire flipper la vieille, c’est tout ! Être à la rue, je pensais pas qu’ce serait si hard. Dormir dans des terrains vagues ou dans des fossés humides, la peur au ventre, et le ventre vide… Vous imaginez pas ! Alors, pour bouffer, justement, il a bien fallu que j’m’organise. Quelques petits larcins par-ci, une razzia de poubelles par-là… Je chipais tout c’qui traînait ! Et puis j’suis rentré dans une bande. Rien que des vrais durs. Des spécialistes du vol à la tire, des braqueurs de petits commerces, et j’en passe … C’est là que j’ai viré délinquant sexuel. J’pouvais pas me ret’nir, c’était plus fort que moi ! Comme un instinct. C’est pas les proies qui manquent, quand on passe son temps dans la rue… J’avais qu’l’embarras du choix, c’était royal ! J’en ai tringlé un bon paquet, des frangines. Ah, ça oui ! Et pis, rien à foutre qu’elles soient d’accord ou pas. De toute façon, elles avaient beau piailler, j’suis sûr qu’au bout du compte elles étaient consentantes. Prises à l’insu de leur plein gré, si on veut. Ah ! Ah ! Ah ! De toute façon… c’était qu’des chiennes ! Des zonardes, comme moi. Quand j’y pense ! J’en ai mis pas mal en cloque. Aujourd’hui, doit y avoir une palanquée de bâtards qui sont de moi, dans la nature. Et j’en suis pas peu fier ! À moi tout ...
    ... seul, j’ai beaucoup fait pour l’espèce. Si on peut dire… Mais bon, voilà. Même les meilleures choses ont une fin. J’ai fini par me faire choper. Connement. C’était y a deux jours. J’étais en train d’en chevaucher une, tranquille, à même le trottoir au fond d’une impasse, quand les flics se sont pointés. Pas le temps de débander que j’étais jeté au fond du panier à salade, avec les bracelets. Y m’ont conduit direct à la maison d’arrêt. Et ensuite, y m’ont foutu en cage. Heureusement, y z’ont fini par passer un coup de fil à mes vieux. J’avais le numéro sur moi. Y sont arrivés vite fait, tous les deux. — Vous le reconnaissez ? C’est lui ? leur a demandé le gardien.— Bien sûr ! C’est mon Ralf, qu’elle a pleurniché, la vieille. Qu’est-ce qu’il a maigri…— Y nous a donné du fil à retordre, le salopard ! Mon collègue s’est fait choper à la main. Quatre points de suture ! a dit le flicaillon, solennel comme pour un fait de guerre.— Ah, quand même ? a repris le pater. C’est qu’il est vif, l’animal ! Le keuf a ouvert les grilles, j’ai essayé d’lui sauter dessus et j’ai eu droit à un bon coup de matraque sur le crâne. M’apprendra à vouloir jouer au rebelle, au lieu de filer doux. Le reste est un peu vague. J’crois qu’ils ont payé ma caution, puis qu’on est allés à la voiture. Durant tout le trajet, j’balisais sec. Mon vieux, y m’jetait des coups d’œil sans rien dire, le visage aussi fermé qu’un gant de boxe. La mère, elle, elle osait pas moufter. On l’entendait juste renifler, d’temps en ...
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