1. LE REMPLACEMENT. (1/X)


    Datte: 26/09/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... appellent en laissant leur numéro, je m’aperçois qu’il y en a cinq. Un dernier essai et la seule solution qu’il me reste c’est de monter dans le taxi que j’ai appelé pour me rendre auprès de cet homme. Je descends tétanisée, j’entre dans l’hôtel pour aller vers le bar. Un seul homme est tourné vers l’entrée et quand il me voit descend de son siège pour venir vers moi. • Vous êtes Natacha, je suppose, votre corps ressemble à celui que j’ai vu sur le site, même habillé, on le reconnaît, vous êtes magnifique. En même temps qu’il me dit cela, il prend ma main et pose ses lèvres sur mon poignet qu’il a retourné. L’effleurement provoque en moi un instant de plaisir intense, je crois que mon intimité transpire. J’en oublie de lui dire ma méprise et quand il me propose de m’installer à une table pour prendre un apéritif, c’est dans un grand brouillard qu’une fois de plus j’accepte et que je le suis jusqu’à cette maudite table sans avoir eu le courage de lui dire la vérité. L’apéritif bu, de sa poche il sort une enveloppe que je saisis comme un métronome et que je glisse dans mon sac. • Vous me faite confiance, merci. Je suis dans l’obligation d’avoir confiance, j’ignore combien ma sœur prend pour un repas et encore plus pour une passe voire la nuit alors pourquoi contrôler, je verrais plus tard. L’opération fric classée, l’apéritif bu, il me prend la main et me félicite sur ma beauté, il va même jusqu’à me faire un compliment sur ma tenue qui lui montre la femme de classe que je ...
    ... suis alors que je suis tendu comme jamais. Pire même, la situation commence à me plaire, j’ai incrusté au fond de ma tête, le mouvement qu’il m’a été donné de faire en plaçant l’enveloppe dans mon sac. Ce geste me donnant une somme d’argent, j’aimerais le faire plus souvent moi qui suis devenu par la force des choses une femme oisive et entièrement attaché à un homme qui est le seul à subvenir à mes besoins. Sans me lâcher la main il m’entraîne vers le restaurant. Une dizaine de tables sont occupées, intérieurement je suis convaincu que tous pensent qu’une pute est installée auprès de ce bel homme. Le repas doit être bon, mais j’ai l’estomac tellement noué que je me contente de picorer. • Vous avez un estomac d’oiseau, vous avez à peine mangé. • Non, je me suis mise au régime, je me trouve un peu trop grosse. J’ai dit n’importe quoi surtout que ma ligne ne souffre d’aucun problème avec Nadine, nous pesons exactement cinquante-deux kilos pour un mètre cinquante-neuf. La conversation avec cet homme est au niveau de ce qu’il représente, brillant, il me parle de l’exposition de la gare d’Orsay et du dernier Amélie qui va sortir à la rentrée littéraire. Amélie, est-ce un film ou autres, il s’arrête à ce prénom et je me garde bien de lui en demander plus évitant de paraître une gourde hors de l’actualité. Cette conversation feutrée et intellectuelle me change de Vivian qui me parle tous les jours de football et surtout du Paris Saint-Germain. Le serveur apporte la note qu’il signe ...