LAURE et AURELIE 8
Datte: 07/09/2017,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
... mère et ils s’aiment toujours. Où veut-elle en venir ? Nous avançons, à l’avant le couple se désunit, Raymond conduit Laure, ils avancent, main dans la main. Chaque petit bisou les retarde, nous serons bientôt à leur hauteur. J’ai l’impression de revivre mon week-end passé, la distribution de petits bisous par ci, par là. Chaque bisou demande un arrêt, un demi-tour sur place. À aucun moment Laure, occupée à « bisouter », ne nous remarque : nous ne sommes que deux ombres vagues dans son champ de vision. Aurélie m’arrête. Elle est restée muette une minute, m’observe, esquisse un sourire gentil teinté d’un zeste de désolation. - Laissons-les prendre de l’avance. Ne sois pas triste, une de perdue, dix de trouvées. Tu sais, je connais des filles bien, de mon âge. Elles donneraient une fortune pour trouver un gentil mari comme toi. Et celles-là, elles ne feraient pas comme Laure. Ça te fait sourire. Mais c’est vrai ! Tu veux un exemple ? Regarde-moi : je pourrais te plaire ? Je ne suis pas trop moche ? - Pas trop, en effet. Je suis taquin de naissance. Ça ne me réussit pas toujours. À bien la regarder, Aurélie est une superbe plante avec un cœur compatissant. Si je devais désormais choisir entre elle et son aînée, je n’hésiterais pas. Elle a raison, la différence d’âge ne poserait pas de problème. - Ah ! Bon. Donc il faut que je trouve mieux que moi. Plus grande ? Plus mince ? Plus belle ? Mieux sapée ? Avec des yeux bleus, bruns, verts ? Allez, parle. Je suis tout à mon chagrin, ...
... je ne pense pas à dénicher une remplaçante. - Tu sais, c’est mon affaire, j’ai encore des études à terminer. Merci de vouloir m’aider. Ne te crois pas obligée de réparer les dégâts. Ta sœur m’avait abordé, j’ai eu le tort de m’embraser trop vite. Ta sœur m’oublie, c’est la vie. Ma voix se casse. - Oui, mais, si par hasard, de façon tout à fait impossible, si je te disais, ce n’est qu’une supposition, bien entendu. Alors, tu m’écoutes ? Si donc je te disais que je suis amoureuse de toi, qu’est-ce que tu me dirais, hein ? Ses yeux se font pressants, elle attend, je le crains, une réaction de vengeance qui me jetterait dans ses bras. Naïve enfant, elle n’a pas encore connu l’épreuve, la déception, la trahison, la grande désillusion, la débâcle. - Tu as déjà été amoureuse ? As-tu déjà déclaré ton amour à un garçon ? Tu as certainement un petit ami ? - Non ! Une fois, il y a deux ans, j’ai dit à un garçon que je l’aimais. Il a ri et l’a raconté à tous ses copains. Ils m’ont chahutée. Depuis, certains m’ont fait la cour. Mais je ne veux pas des aventures, je veux l’amour, avec un grand A. - C’est bien. Tu le trouveras certainement, je te le souhaite de tout cœur. - Merci, mais tu n’as pas répondu à ma question. Alors ? - Je te demanderais d’attendre, de bien réfléchir, de t’armer de patience, de voir si un autre ne te conviendrait pas mieux. J’ai dit la même chose à ta sœur et tu vois cela lui a réussi. - Je ne crois pas. Pas avec ce Raymond. Moi, je ne suis pas ma sœur. Et j’ai ...