1. Café et plus... si affinités


    Datte: 02/10/2019, Catégories: fh, inconnu, Oral

    — Excusez-moi ! Pardon ! Non, ne courez pas comme ça ! N’ayez pas peur ! Instinctivement – quel réflexe stupide ! – je pose ma main sur mon sac. Encore un qui va me demander une pièce pour manger ou une cigarette… Pfff… J’aurais dû prendre le train avec Laure et Cédric et attendre à Meaux. — Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux pas de mal. Si. Je voulais sortir de la gare et fumer tranquillement une cigarette en regardant la pluie… C’était difficile, cette journée sur l’histoire des génocides. Bon. — Je vous ai vue, j’allais prendre mon train mais j’ai fait demi-tour… Je me suis dit : elle est très belle, cette femme, j’ai envie de lui parler.— Merci, c’est gentil.— Non, c’est vrai… Vous êtes vraiment belle… Je ne vous ai jamais vue avant, vous habitez à Paris ?— Non, je suis venue suivre une conférence. J’attends mon train.— Moi, j’ai raté le mien. J’ai pas très envie de parler. Je suis un peu inquiète parce que je n’ai rien à faire, que j’ai déjà trop parlé, que je ne sais pas comment m’en débarrasser. J’ai envie d’être seule. J’accélère un peu le pas. — Vous marchez vite. Vous ne voulez pas qu’on attende notre train ensemble, dans un café ?— Non, pas forcément…— C’est dommage, on pourrait discuter un peu. Vous êtes vraiment belle, j’aimerais bien qu’on fasse connaissance. On va au café, c’est juste à côté. Vous avez combien de temps ?— Mon train est à 51 (pourquoi dis-je cela ?)— Ça nous laisse une demi-heure. Allez, ce serait sympa. Faut se laisser aller un peu. C’est ...
    ... beau de se voir comme ça, non ? On ne sait jamais… On discute, on fait connaissance…— Bon. D’accord. Il n’a pas l’air méchant. Si c’est dans un café, il n’y a pas trop de risque. — C’est par là, il faut repasser de l’autre côté, c’est dans la rue, en face. On se tutoie ?— Pourquoi ?— On pourrait tomber amoureux…— Je suis mariée, j’ai trois enfants, je ne suis absolument pas disponible.— Moi, j’ai quatre enfants… Tu me donnes ton prénom ?— Sandra (j’aurais pu dire autre chose, quelle conne). Et toi ?— Pascal… Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?— Prof… dans un lycée… de français !— Moi, je bosse au rayon maroquinerie. Au Printemps. C’est là, faut traverser. Tu me donnes la main ?— …— Qu’est-ce que tu prends ?— Un café, merci. Il a une façon de se mordre les lèvres et de minauder quand il me parle, en me regardant droit dans les yeux. On dirait Martin. D’ailleurs, il lui ressemble très vaguement. Ça me met mal à l’aise. Je me concentre fortement sur mon café. — Pourquoi es-tu si loin de moi, si enfoncée dans ton fauteuil ? Tu ne veux pas t’approcher un peu plus près ? Je tremble. Je voudrais être ailleurs, quelqu’un d’autre. — Allez, s’il te plaît… Approche un peu. J’aimerais mieux te voir. Te toucher… Ils sont beaux, tes cheveux. Ils ont l’air doux… J’approche un peu ma chaise. Il touche mes cheveux, minaude encore : — T’es belle. Tu me plais vraiment. On pourrait se voir autrement. J’ai envie de tomber amoureux.— Tu es direct. C’est franchement précipité !— Je t’ai vue, là… Je ...
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