1. La sellette de Tannhäuser


    Datte: 14/10/2019, Catégories: f, fh, ff, ffh, fffh, fbi, hplusag, frousses, religion, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme noculotte, historique, délire, fantastiqu,

    ... serait trop tard. Alors, le cœur au bord de l’explosion, tenant fermement Pétra dans mes bras, je me jetai plus que je m’assis sur cette fameuse sellette, qui céda sous le poids de nos deux corps. Le sort en était jeté. Je fermai les yeux. Pas un bruit, rien. Le silence. Personne. Quoique… Si, le bruit d’un klaxon de voiture. Je rouvris les yeux… Le temps de remarquer l’ampoule électrique, ma valise à mes pieds et mes habits modernes. Et aussi, tombée sur le sol aux pieds d’un fatras d’objets tous plus contondants les uns que les autres et surtout prêts à nous tomber sur la couenne, Pétra. Pétra… Toujours blessée, toujours dans ses vêtements du moyen âge, alors que moi, je portais les mêmes fringues qu’au tout début de cette aventure. Une fois de plus, quelque chose ne collait pas. Mais pour moi, l’important n’était pas là, je sortis mon portable et appelait le numéro des secours d’urgence. Ce ne fut pas simple de trouver quelqu’un parlant anglais - le français, il ne fallait pas y compter - mais un quart d’heure plus tard, l’équivalent du SAMU était là et ils emportaient une Pétra complètement affolée que j’essayais de calmer en m’efforçant de lui expliquer qui étaient ces gens et ce qu’ils allaient lui faire. Sa convalescence dura presque deux semaines, convalescence pendant laquelle il m’était impossible de m’éloigner, elle ne parlait strictement que cette langue totalement inconnue et qui, je l’appris plus tard, semblait n’être sortie de nulle part ! Les interprètes ...
    ... appelés à son chevet y perdirent leur latin et les linguistes qui prirent le relais ne firent pas mieux… Ce truc ne ressemblait à aucun autre idiome, patois ou dialecte connu, qu’il soit ancien ou moderne. Dès qu’elle fut remise sur pied, je décidais tout de même de l’emmener au Sénégal puisque, malgré tout, mon frère attendait toujours ses palettes de kits médicaux. Là encore, l’affaire ne fut pas simple, Pétra ne disposant naturellement d’aucun papier… Là encore, mon passé d’ancien bourlingueur me servit et je pus très vite faire intervenir les personnes qu’il fallait pour empêcher cet imbroglio absolument inédit de nous pourrir la vie ! ---oooOooo--- Lorsque nous reprîmes l’avion vers l’Europe, huit jours plus tard, Pétra commençait déjà à parler quelques mots de français. Pas assez pour tenir une conversation, mais l’essentiel était là… Nous étions d’ailleurs en train de somnoler lorsque le bourdonnement des réacteurs fut subitement couvert par les chamailleries de deux gamines, trois rangées de sièges plus haut. Malgré la distance, j’entendais bien leur discussion. — Mais non, ce n’était pas le droit de cuissage, c’était le droit de cuisson !— Mais non, cuissage, cuissage, je te dis !— Mais non, cuisson, puisqu’ils les faisaient passer à la casserole ! Le droit de cuissage… Tiens, cela me rappelait quelque chose… Insensible à toute cette animation, Pétra dormait, la tête sur mon épaule. Je décidais alors de rallumer mon portable que je n’avais pas touché depuis près de trois ...