Rencontre
Datte: 17/10/2019,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
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... Je suppose que vous voudrez l’étudier en détail avant de vous décider. Mais le Maître est pressé, il est prêt à engager la personne aujourd’hui même. Prenez ces documents et si vous êtes d’accord, téléphonez-moi, je prendrai rendez-vous auprès du Maître. Je pense qu’il voudra vous voir dès cet après-midi. Vous seriez libre ?— Mais certainement, monsieur. À tout à l’heure. En rentrant chez elle, Dyna est partagée. Bien sûr le salaire est alléchant, surtout après ces semaines de disette et d’angoisse, mais ce type semble un peu fou et ses exigences de dominateur heurtent singulièrement son côté « femme libérée ». Mais elle aime les défis et cette offre pourrait se révéler être un fameux challenge ! Arrivée chez elle, elle prend une cigarette et s’installe confortablement pour lire le contrat. Elle passe rapidement sur le jargon juridique qu’elle connaît par cœur et qui ne présente aucune originalité, à part le niveau très élevé de la rémunération pour un emploi de secrétariat. En dehors du travail de secrétariat proprement dit : agenda, courrier, filtrage des communications téléphoniques, saisie informatique et correction des manuscrits, il est aussi demandé de gérer la bibliothèque, fort importante, du Maître. Rien que ne sache faire Dyna car elle aime la littérature sous toutes ses formes ! Elle arrive enfin aux exigences particulières : s’adresser au monsieur en l’appelant « Maître », ne jamais regarder son visage (cela, elle le savait déjà), ne jamais porter de pantalon, ...
... ni de collants, ne pas fumer ni sentir le tabac. Tout manquement à l’une de ces exigences serait considéré comme une faute grave et entraînerait une rupture immédiate du contrat et le renvoi sans indemnités. Dyna réfléchit. En fin de compte, à part le fait de toujours garder les yeux baissés en sa présence, ces exigences n’étaient pas pires que celles que l’on demande à un militaire voire même à une serveuse de restaurant. Et la paye est très tentante ! Elle prend le téléphone et donne son accord. Dix minutes après, le vieux monsieur la rappelle et lui donne rendez-vous à 14 h 45 précises chez le Maître. 14 h 43, habillée de dessous gris perle en dentelle, d’un chemisier rose, d’un tailleur gris confortable, ses jambes gainées de bas gris fumée et des chaussures noires à talon aiguille, elle sonne à la porte d’un petit hôtel particulier dans le XVIème arrondissement parisien. Coincé entre deux immeubles de standing, le pavillon s’élève au bout d’une cour pavée, ombragée par deux énormes marronniers sans doute centenaires. Sortant du concierge automatique, une voix grave lui demande qui elle est. Elle se présente. La voix lui répond : — Entrez. Pénétrez dans l’hôtel par le perron et traversez le hall. Au fond, à droite, vous trouverez mon bureau, la porte est ouverte. Je suis seul. Elle obéit aux consignes. Arrivée à la porte du bureau, elle baisse les yeux et avance doucement sur un tapis de haute laine. Dans son champ de vision, elle distingue deux fauteuils devant un grand ...