1. Top Model (6)


    Datte: 19/10/2019, Catégories: Transexuels

    ... et le dossier fut rapidement bouclé. Si ma vie de fille se passait finalement plutôt bien dans cette grande ville anonyme qu’était Paris, je redoutai mon retour chez mes parents et mon petit village où beaucoup me connaissais. Aussi, j’optai pour une tenue pas trop voyante, presque androgyne : jean, pull, baskets et pas de maquillage. Seuls détails qui trahissaient ma nouvelle apparence étaient le sac à main et la coiffure. — Maman, je suis là ! dis-je en apostrophant ma mère devant la gare. Elle me dévisagea et me détailla de pied en cap. — Je ne t’avais pas reconnue, me dit-elle. Tu as ... changé. — C’est le but recherché, dis-je. Qu’est-ce que tu en penses ? Elle hésita, comme si elle cherchait ses mots pour ne pas être blessante. — Je ne m’attendais pas à un tel résultat. Pour être franche, je craignais que tu sois la caricature du travelo. Mais non, rien de tout ça. Tu es vraiment féminine. — Merci Maman. J’avais peur d’avoir fait tout ça pour rien. Lorsque papa me vit, la déception et presque du chagrin se lisait sur son visage. Mais il tacha de faire bonne figure malgré tout. Pourtant, ils n’arrivaient toujours pas à m’appeler Laurène. Et moi non plus d’ailleurs. Si Laurent était connu dans le village, Laurène, elle, laissait indifférente. Et cela m’allait très bien. Il serait toujours assez tôt pour donner des explications. Je passai le week-end sur mes croquis que j’avais laissé de côté depuis quelques mois. — Maintenant que tu es une fille, du moins en ...
    ... apparence, dit Maman lors du repas, tu vas pouvoir porter tes propres créations. Je m’arrêtai net, ma fourchette devant la bouche. Je lui jetai un regard surpris, comme si elle avait dit la pire des âneries. — Ne me regarde pas comme ça ! reprit-elle. Ça fait des années que tu dessines des robes, des jupes et à part un ou deux essais, c’est juste des croquis. Alors pourquoi ne profiterais-tu pas de ton nouveau statut pour donner vie à tes dessins ? Ce n’était pas la pire des âneries. Au contraire, c’était l’idée du siècle. Pourquoi n’y avais-je pas pensé moi-même et plus tôt ? D’autant plus qu’avec mon nouveau salaire, je pouvais acheter tous les tissus qu’il me fallait. — Maman, tu es fantastique ! dis-je tout joyeux. — Je sais. Une maman est toujours fantastique. Papa haussa les épaules. Le plus dur fut de choisir par quel modèle commencer. J’en avais des dizaines et une fois de plus, je fis appel à Maman. On s’arrêta finalement sur un tailleur-jupe. — D’ailleurs, j’aimerai bien te voir en fille, dit Maman. Pas en pantalon comme aujourd’hui. — Oh ! dis-je un peu étonné de cette demande. Tu sais maman, me travestir ce n’est pas une volonté personnelle. C’est juste pour le boulot. Je ne vais pas faire ça toute ma vie. — Peut-être, rétorque maman. Mais autant jouer le jeu jusqu’au bout, non ? — Bah, si ça peut te faire plaisir ... Je repris le train le lundi matin et me rendis directement à l’atelier. Je n’avais pas posé mes affaires que Damien me tomba dessus : — Max t’attends cet ...
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