1. Un accident bienvenu (1)


    Datte: 29/10/2019, Catégories: Lesbienne

    Au bord du gouffre Pffff! C’est le 4 ème entretien où l’on me répond avec un sourire de circonstance qu’on me contactera. Appelez moi gourde plutôt, mais j’ai bien vu que sur mon cv mon âge a été entouré même si le crayon a été gommé. Ben oui, j’ai 42 ans et le moral au fond des chaussettes. Durant les dernières vacances mon ex m’a appris qu’elle avait une nouvelle amie et qu’elle me larguait. Comme ça, zou! Nous nous sommes expliquées, j’ai tout tenté pour la faire changer d’avis, mais non. Pas de crêpage de chignon, pourquoi irai-je dire du mal de celle que j’aimais il y a… en fait que j’aime toujours et puis ce n’est pas mon style. L’ennui c’est que nous travaillions ensemble, elle avait beau être sympa avec moi, j’étais trop mal à l’aise lorsqu’en fin de journée elle se pomponnait comme une midinette pour l’autre. Je le vivais très mal et ne l’ai pas supporté longtemps. Pas jalouse, je ne l’ai jamais été, j’en aurais eu l’occasion lors des soirées qui parfois se terminaient à plusieurs, non, c’est le vide, c’est bien pire. Je suis donc partie, mon baluchon tenant dans le coffre de ma vieille Austin mini, direction ma ville natale, j’y ai trouvé facilement un petit studio mais je dois faire attention car je n’ai jamais été une écureuil. En plus je ne sais rien faire de mes dix doigts. En fait si et douée car je suis très sexuelle, j’ai une libido exigeante et une grande liberté de mœurs. Mais je peux pas mettre ça sur mon cv. Pas envie de rentrer, je vais prendre un verre ...
    ... dans la brasserie la plus proche. En regardant autour de moi je me souviens qu’elle a la réputation d’être un endroit où des dames un peu mûres viennent échanger une complicité amoureuse. Avec amusement je regarde le manège, au moins cela me change les idées. Mais vu mon sexe je suis plutôt côté chasseuse que proie… Dommage, certaines sont très comestibles et combleraient bien mon besoin de tendresse et de sexe. Je m’imagine avec l’une ou l’autre d’entre elles nous livrant aux joies de l’exploration intime. Il se fait tard et encore perdue dans mes rêveries je traverse la ville mais je ne suis pas attentionnée et vois trop tard le bus qui se rabat sur ma droite, me poussant contre une grosse Audi avec un bruit de tôle. Le temps de réaliser que je ne peux pas ouvrir ma portière, une furie en jaillit en m’insultant : — Espèce de con! Pauvre type! Sait pas conduire! et autre joyeusetés me tombent dessus… J’en prends plein mon grade. Il ne manquait plus que ça! Le bus a dégagé, je peux enfin me ranger le long du trottoir et sortir voir les dégâts. C’est la peinture et quelques bosses, ouf, mais ce sont quelques billets qui vont partir encore! Emue, je regarde l’autre conductrice qui continue de m’engueuler pire qu’une poissarde. Mon désespoir doit être visible car elle se calme et me demande si j’ai un constat. J’ai beau fouiller je suis bien incapable de le trouver, j’ai envie d’être à 1000 km sous terre. Les deux voitures sont en état de rouler, n’ayant pas non plus de constat ...
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