1. Voyage vers le troisème sexe (1)


    Datte: 18/11/2019, Catégories: Transexuels

    ... chose d’inattendu. Une des actrices à un pénis. Et je ne peux en détacher mes yeux, comme hypnotisé. J’ai eu deux ou trois relations homosexuelles plus ou moins avortées dans ma vie qui ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Mais elle, se comporte comme une femme et je me surprends à avoir envie d’être à sa place, de me soumettre à ces hommes, à être pris comme une femme. Et l’émotion en est tellement forte que je finis par tacher ma robe. C’est à peu près à cette époque que je m’inscris sur des « réseaux sociaux » et autres sites et groupes dédiés aux travestis, transsexuelles et transgenres. J’y découvre avec étonnement à quel point cette population est nombreuse, mais peu dense. C’est une révélation. Je ne suis pas seule, très loin d’être seule. Je choisi le pseudonyme d’Irina, je ne sais pas pourquoi, c’est venu comme çà. J’y écris « au féminin » avec une facilité qui m’étonne moi-même et avec un tel naturel qu’il m’arrive de le faire quand je suis dans ma vie masculine. Au début, j’interviens timidement dans les discussions, puis plus franchement. Devant l’insistance de certains contacts, je partage quelques photos de moi et je me sens encouragée par leurs félicitations, qu’elles soient réelles ou de courtoisie. Et j’envie toutes ces « femmes » dont beaucoup ont une vie publique féminine alors que moi, je n’ai jamais osé sortir de l’abri rassurant de ma maison. En ce jour de fin d’été, je suis tendue, oppressée, limite panique. Pour la première fois, je vais ...
    ... quitter en femme l’abri rassurant de la maison. Et cette perspective me terrifie. Je vais devoir affronter le regard des « autres ». Sur un réseau, j’ai noué des contacts avec un des membres que j’appellerai simplement « J ». Peut-être se reconnaitra t-il. Il est sympa, la quarantaine, plutôt joli garçon, il m’inspire confiance et nous avons convenu de nous retrouver pour un plan nature près de chez lui. Je choisis une tenue passe partout, avant tout discrète, une jupe jean avec un haut saumon légèrement satiné, une coiffure brune mi- longue assez banale. « J » m’avait demandé en blonde, trop voyante, j’ai renoncé, j’espère qu’il ne sera pas déçu. J’opte également pour un rouge à lèvre dans le saumon plutôt discret. J’ai trop peur d’en faire trop et d’être immédiatement repérée en public. Au moment de partir, je constate avec horreur que je n’arrive pas à conduire avec mes sandales à talon. Avec dépit, je me résous à partir en tennis. Bonjour le look ! Plus tard, je vais me féliciter de ce choix : des sandales à talon au milieu de broussailles, j’aurai été bonne pour une entorse ! C’est avec une légère angoisse que je croise les premières voitures, jusqu’à ce que je me rende compte que JE ne vois pas, ou très peu les visages des autres conducteurs. Or si je ne les vois pas, eux non plus ne me voient pas. C’est aussi simple que çà. Et je me détends. Mais çà ne dure pas, car nous avons convenu de nous retrouver sur le parking d’un centre commercial. Moi qui aie peur des réactions du ...
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