Barcelona - Histoires de Sexe

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... entendant la sonnerie du téléphone de la chambre. Elle n’avait aucune idée de l’heure. Le soleil illuminait la chambre et son cœur s’est brusquement serré lorsqu’elle a constaté qu’elle était seule dans son grand lit déserté par ses amis. Elle a pris son téléphone, persuadée que c’était Éric qui l’appelait pour lui dire qu’il arrivait et lui demander comme c’était passé sa journée et sa nuit avec leur ami Ramon. — Allô, Éric ?— Hola perrita…— Ramon ? Où êtes-vous ? Quand êtes-vous parti ? Vous auriez au moins pu me dire au revoir. C’est ce qu’on fait entre gens bien élevés.— Mais qui t’as dit que j’étais bien élevé ? Je crois même que je suis quelqu’un de très mal élevé.— Qu’est-ce que vous voulez dire ? Vous voulez parler de tout ce que vous m’avez fait faire hier ? Vous savez bien combien j’ai adoré que vous vous comportiez comme un mal élevé avec moi. Je n’ai jamais rien connu de pareil et j’espère seulement qu’Éric saura être aussi mal élevé que vous.— À propos d’Éric justement, il vaudrait mieux que tu ne lui parles pas de la journée et de la nuit que nous avons partagées.— ? ? ?.. mais pourquoi ?— Vois-tu perrita, si j’ai été mal élevé c’est parce que je t’ai menti en te disant que ton mari m’avait envoyé pour t’offrir l’occasion de mettre ton excitante menace à exécution. En fait, il n’est au courant de rien… Vois-tu, j’étais assis juste derrière vous au restaurant l’autre soir et je n’ai pas pu m’empêcher ...

... d’entendre votre petite conversation – je sais, c’est très mal élevé d’écouter les conversations des autres – et lorsque j’ai compris que ton petit mari ne serait pas là pendant vingt-quatre heures, disons que j’ai voulu vérifier si la prude, la délicate, la réservée Sophie allait oser aller jusqu’au bout. Et je dois dire que tu ne m’as pas déçu.— Espèce de salaud !— Tu vois, je te l’avais dit. Je ne suis qu’un mal élevé.— Salaud ! Salaud ! Salaud ! Comment avez-vous pu profiter de moi de cette façon ?— Profiter ? Mais c’est toi qui as choisi ma belle, choisi d’être fidèle à ta promesse, et d’après ce que tu viens de me dire, je ne peux pas croire que tu le regrettes. Je me trompe ?— …— Tu vois. Ah, et autre chose. J’ai emporté notre petit film, je n’ai pas eu le cœur de m’en séparer, ce n’est pas tous les jours qu’on peut être l’acteur de son propre porno avec la plus chaude des perritas de la place de Paris. Je viendrai te le rendre en personne un de ces jours.— Salaud !— Adios perrita. Sophie a raccroché brutalement le cornet du téléphone tandis que le rire de Ramon résonnait encore à ses oreilles. Ramon, le salaud, l’ignoble personnage qui s’était joué d’elle, qui l’avait manipulée sans aucun scrupule, qui l’avait initiée à toutes les perversions dont elle s’était privée durant toutes ces années, qui l’avait conduite vers des extases qu’elle n’avait jamais connus, Ramon qui, à peine disparu, lui manquait déjà.