Les fièvres
Datte: 09/02/2020,
Catégories:
ff,
fplusag,
bellemere,
Lesbienne
... croisant aussitôt le regard d’Ambre qui semblait la guetter. Honteuse d’être autant prévisible, Lilian rougit jusqu’aux oreilles. Une nouvelle fois, Ambre fut témoin chez Lilian de ces changements de couleur qui l’émouvaient tant. Si elle devait se psychanalyser, elle dirait qu’il s’agissait là, d’un besoin de conquérir une personne mûre, pour la dominer. Lilian était certainement de ces femmes-là, dont le plaisir était de se soumettre, tout en mourant de honte. Au contraire, Ambre devinait qu’elle allait y retirer un grand plaisir, si elle arrivait à ses fins. Comme si elle avait trouvé chaussure à son pied. Dans la contradiction, diaboliquement excitante, qu’Ambre était la plus jeune et aurait dû logiquement être la soumise. C’était donc la chaussure qui avait trouvé le pied qui lui fallait, défiant les règles préétablies… À pas feutrés, l’une derrière l’autre, elles s’approchèrent du salon où le scandale était appréhendé. Au préalable, telle une conseillère en matières conjugales problématiques, Ambre lui supplia de ne pas réagir quelle que soit la situation qui se présenterait. Certes, la futée jeune fille prêchait avant tout pour sa paroisse. Elle, non plus, n’avait aucun intérêt à une rupture scandaleuse. Seul lui importait de déstabiliser davantage la femme mûre, et ainsi la faire chanceler dans ses bras. En outre, son attitude n’avait rien à voir avec la méchanceté, c’était sa manière à elle de pouvoir finalement séduire Lilian. Avec la fougue de son âge, tout lui ...
... semblait permis pour assouvir sa passion. Lilian la rassura, lui disant qu’elle s’était préparée au pire qui de toute façon ne serait pas irrémédiable. Juste avant d’arriver sur place, là où elles pourraient voir et entendre sans être vues ou entendues, Ambre qui suivait Lilian, hésita et s’arrêta. S’il s’avérait juste, son coup de poker risquait d’être trop dévastateur… Prenant par la main Lilian, elle la stoppa et chuchota : «Je n’ai plus trop envie de savoir, ni que tu saches. Cessons ce jeu que je n’ai entrepris que pour te convaincre et que par dépit, tu finisses par te laisser séduire. Je ne veux pas tout détruire dans notre famille.» Pour la rassurer, Lilian la serra un moment dans ses bras s’apprêtant elle aussi à renoncer et rebrousser chemin. C’est alors qu’elles entendirent les gémissements provenant du film. La très féminine curiosité les fit s’approcher toutes deux et elles virent l’écran. Ambre avait tapé dans le mille. C’était bien Bilitis… Il s’agissait de l’une des scènes du film où le climat apparaissait le plus érotique, les deux héroïnes se trouvaient sur un canapé et s’embrassaient tout en s’effeuillant l’une l’autre de leurs habits pour faire l’amour. Lilian et Ambre se regardèrent presque apeurées mais aussi fascinées. Il n’y avait plus de dialogue mais soupirs et gémissements crevaient l’écran où elles rivaient les yeux. Cette scène lascive et émouvante, toutes deux la connaissaient pour l’avoir déjà vue, Ambre la veille même, avant de l’offrir à sa mère ...