Résonance primitive 4
Datte: 21/09/2017,
Catégories:
Partouze / Groupe
... et de réception sans réelles certitudes, où l’inconscient et les phéromones prédominent, tyranniques. Comment tombe-t-on amoureux ? La soirée soupe et jazz, en bas de chez moi, en octobre dernier. C’est là, notre première rencontre, notre premier regard, celui qui laisse échapper comme elle dit. Une belle idée cette soirée. Les locataires de mon quartier se réunissent sous mes fenêtres, sur les pelouses à peine remises des sévices de l’été, et épluchent, coupent, ébouillante des légumes, pour en faire de la soupe, pendant qu’un guitariste crache du blues, sur un ampli trop saturé. Drôle de mélange ! Il y a peu de monde comparé au nombre de location qui nous entoure, et ce n’est pas plus mal. Le problème à venir, et qui relativise la réussite de ce projet festif, c’est qu’octobre n’est plus septembre, et le soleil disparaît plus vite sur l’horizon, en emportant avec lui sa chaleur, que le béton ne restitue plus. Finis le T-shirt à 10 heures du soir. La fourchette d’âge oscille entre la trentaine et la soixantaine, sans compter les gosses qui courent partout entre les groupes d’adultes éparses. Pas d’ados. Enfin si, un, qui semble vouloir mourir sur place, plutôt que de rester captif de ses parents. Il ne me fait pas vraiment pitié avec sa tête de mutant au diapason de la mode. Il est à l’âge de l’enfant dans un corps devenant adulte, et ne semble pas tout comprendre de ce qui lui arrive. Ça me fait sourire. Il a peut-être la voix qui mue encore, et les poils qui poussent ...
... en fin duvet. En plus il est brun ! Le duvet se voit mieux. D’où je suis, je vois sa moustache juvénile à la fois de trop, et pas assez. Il a loupé l’heure de son premier rasage et franchement, il n’aurait pas dû. Je ris de lui sous cape, mais ne lui veux pas de mal. Si j’étais moins con, j’irais le voir en lui tapant amicalement sur l’épaule, et en lui disant : « Gamin, elle est à chier ta moustache ! Va te raser, tu te rendras service. Et après je te pais un coup ». Mais je ne le fais pas. Pour rompre mon isolement social avancé, j’avais décidé de me joindre à l’expérience, et de tenter de communiquer, voire, soyons fou, essayer de me faire des amis. Après être resté planté à proximité du manche du guitariste, en fumant clope sur clope, j’adoptais une autre stratégie. Celle-ci n’étant pas très convaincante… C’est en épluchant des légumes avec les femmes, que je remarquais Aline. Elle était à l’autre bout de la grande table sur tréteaux, qui nous servait de plan de travail, et discutait avec ses voisines de proximités. Je n’avais fait que l’apercevoir du coin de l’œil, mais c’est à ce moment-là que je n’ai plus eu envie de remonter chez moi. À la fin de chaque légume épluché, je jetais un œil discrètement dans sa direction pour la détailler. Un mètre soixante à vue de nez. Peut-être 55 kilos. Cheveux longs, châtains, attachés. Des bagues aux deux mains, et une dextérité très féminine. Je tends l’oreille et cherche sa voix, mais trop de conversations nous séparent. Et puis ...