Le Beau Linge - Histoires de Sexe

Le Beau Linge

... de passer au magasin le samedi un peu avant midi. — Tu feras la connaissance de mon mari. Apparemment ça ne le gêne pas beaucoup que je saute sa femme, constate Aurélien. Il est vrai qu’il compte bien sauter la mienne. Sympathique, Éric, au demeurant. Une jeunesse d’une vingtaine d’année était avec lui, très câline. Ah ! Bon !… Ils vont au lycée à pied, tranquillement. Beaucoup d’anciens élèves rôdent dans la cour. À la porte du gymnase sont affichées des listes alphabétiques. En face de chaque nom, un numéro de table. Ce sont des tables rondes, de huit convives. Clo lui a dit qu’ils seraient en face du couple Martin, qu’il y aurait entre eux, de chaque côté, deux anciens, trois hommes et une femme, épouse de l’un d’eux. — Le but de la manœuvre est d’obtenir que le couple Martin accepte de passer avec nous l’après-midi, puis la soirée, puis la nuit, par glissements progressifs. Les noms sont indiqués sur les tables. Discrètement, certains permutent les petits cartons. — Dépêchons-nous, souffle Clotilde, il ne faut pas qu’ils nous filent entre les doigts. Rien à craindre, leur table est encore vide. Un aimable vieillard les rejoint. — Quelle chance, je suis à la table de notre jolie trésorière… Il lui baise la main. Clo lui sourit gentiment, lui présente Aurélien.— Un excellent ami, qui était dans ma classe il y de trop longues années.— Ne dites pas cela, chère Clotilde, vous permettez bien que je vous appelle Clotilde ?— Bien entendu, voyons, cher monsieur ! Le vieux couple ...

... apparaît. Gentils, polis. Puis voici les Martin. Un grand barbu aux yeux clairs, une brune à chignon et lunettes cerclées de métal. Froide, en jupe bleue et corsage beige, boutonné jusqu’au cou. Joli, le cou, sous un menton peut-être un peu trop volontaire. Des yeux tirant sur le vert. Le dernier ancien arrive, les salue et parle, parle… — Ah ! Mes amis, si vous saviez ! Je viens de visiter les locaux. Tout a été chamboulé ! Seule l’aile du proviseur est intacte. Aurélien murmure à Clotilde que la cuisse de la prof de lettres est également intacte mais que ça pourrait ne pas durer. — Vous savez que nous sommes dans un ancien collège de jésuites, devenu lycée impérial, puis lycée Dupin. Il y avait un cachot dans l’aile du proviseur, eh bien ! il existe toujours, j’en viens ! De mon temps, il nous arrivait d’être condamnés au cachot. C’était bien avant que ce vieux bahut ne devienne mixte. Aujourd’hui, être condamné au cachot en même temps qu’une jolie fille… Chère madame notre trésorière, m’accompagnerez-vous dans ce cachot, après ces agapes ?— J’aurais peur de trop m’y plaire, au point de n’en vouloir jamais ressortir, cher ami.— Adorable, elle est adorable ! Ah ! Si j’avais cinquante ans de moins… Tiens, seulement vingt, ou même dix…— Vous avez gardé une âme de jeune homme. Me permettez-vous de trahir un secret ? Sous le pseudonyme de Caroline, notre cher président publie parfois dans le bulletin de l’association des poèmes à l’érotisme subtil, pour ceux qui savent comprendre ...