Le phénix à deux têtes - Histoires de Sexe

Le phénix à deux têtes

... La voiture, c’est un peu gros ! Et avec ta femme qui commence à avoir des soupçons !— On va pas y arriver Ludi… marmonné-je tristement.— Il faut trouver ! s’énerve-t-elle. Cette fois je ne te laisse pas repartir sans… enfin tu comprends ! Ça non ! À notre surprise, nous voyons arriver nos conjoints, alors que manifestement les invités commencent à déserter les lieux par paquets. — Il est tard, on rentre ? me dit Maud en affichant un air las.— Oui, il est peut-être temps ! ajoute le mari visiblement agacé. Rentrer ? Je lance un regard désespéré vers Ludi. Elle est pétrifiée. Soudain, un retour aux réalités, réalités que je ressens à cet instant comme une agression. Demain ou après-demain trouver un prétexte, mentir, pour que nous nous revoyions elle et moi, dans l’adultère. Un ras-le-bol me prend, et les voir là, debout, à attendre que nous nous quittions, c’est trop ! Comme dans un rêve je m’entends répondre, la bouche sèche, le cœur battant : — Non !— Pardon ? murmure mon épouse interloquée.— C’est quoi ce délire ? fulmine le mari. Allez, Ludi, on rentre ! ajoute-t-il énervé. Ludi me regarde, figée. Quitte ou double ! Qu’est-ce qui m’a pris ? Je fiche tout en l’air. Mais rivé sur ma chaise je suis comme tétanisé. — Tu as bu, Jean-Pierre ! reprend ma femme, paniquée.— Bon, alors ! s’impatiente le mari, sentant qu’il se passe quelque chose d’anormal. Blême, Ludi, sort de sa léthargie et tente de sauver la situation. — Oh ! Encore un peu, on a tellement de choses à se dire ! ...

... bafouille-t-elle.— Eh bien demain ! Allez faire un tour tous les deux ! concède ma femme.— C’est une idée, ça ! Mais oui ! Demain ! surenchérit le mari un peu soulagé. Une tempête dans ma tête. Saisir l’aubaine, inespérée, ou forcer le destin, une fois pour toutes ? Sans savoir d’ailleurs si Ludi me suivrait. Et merde ! Heureusement celle-ci, finement, conclut en riant et en se levant : — Oui, bien sûr ! Merci de nous laisser nous retrouver, c’est normal, non ?— Normal, oui. Après tant d’années, il faut comprendre ! admet le mari en soupirant.— Ben voyons, normal, normal, on va dire comme ça… marmonne mon épouse. Enfin, moi aussi je me lève et acquiesce de la tête. Ça a été chaud ! Près du clash ! L’atmosphère s’est détendue, sauf ma femme qui me tient fermement par le bras. Des bisous d’au revoir, Ludi qui me lance : — À demain, tu m’appelles ? Ok ? Et chacun repart de son côté. o-o Pendant le retour à l’hôtel, Maud garde d’abord le silence, appuyée contre sa portière, le regard fixé sur la route. Je sens qu’elle cogite et il y a de quoi. Enfin elle lâche dans un murmure : — Ta copine, elle t’a bien chauffé, non ? J’ai l’air de quoi, moi ?— Tu exagères. Bon, d’accord, elle s’est montrée un peu chatte… Elle éclate de rire et se rapproche à se coller contre mon épaule. — Un peu chatte ! Tu parles ! Si elle avait pu te violer… Ça t’a fait quoi de la revoir ? Bien sûr à part de te faire bander ?— Maud ! Elle m’a fait de l’effet, mais bon… et de la revoir, toute ma jeunesse qui ...