1. Don du Ciel


    Datte: 19/05/2020, Catégories: Première fois

    ... : " Toi besoin amour. Moi donner. " Je fus bouleversé. Tout paraissait si simple pour elle; là où il y avait un besoin, il suffisait de le combler. Je n'eus même pas le réflexe de lui opposer la moindre résistance lorsqu'elle posa ses lèvres sur les miennes. J'étais déjà vaincu. Besoin d'amour, oui. J'étais vidé, il s'était écoulé lentement, goutte à goutte, avec l'espoir et la foi, à mesure que j'étais témoin de l'absurdité de ce monde, à mesure que mon inutilité s'imposait à moi, grugeant l'homme que j'avais eu espoir être. Besoin d'amour, comme une outre percée, impossible à combler. C'est avec légèreté que ses lèvres, comme un papillon, se posèrent sur les miennes. Butinant en une série de baisers avant que sa langue ne se fraie un chemin, ne vienne récolter le nectar. Sous l'influence de cette caresse onctueuse je sentais fondre en moi mes dernières résistances. Lorsqu'elle posa sa main sur ma poitrine quelque chose pourtant s'insurgea. Je me rappelai mon rôle, ma fonction. Je la repoussai, délicatement, secouant la tête, tentant de me ressaisir. Le regard que je posai sur elle à ce moment dut être suppliant. Elle posa sa main sur ma tempe, la caressant tendrement du pouce et me regardant me dit simplement : " Toi prendre. " Le barrage céda. Ce fut moi, qui repoussai la couverture, moi qui dénudai cette épaule toute en rondeur. Ce fut moi le coupable. Elle, n'avait qu'offert. Je succombai, m'emparai de cette peau couleur de terre et de lumière. Je frottai ma bouche ...
    ... sur cet or satiné laissant ma lèvre inférieure traîner, savourer les reliquats épargnés, s'attarder sur une courbe. Je laissai mes mains glisser, suivre les pentes, les vallées du corps qui s'offrait, s'extasier des oasis rencontrés. J'oubliai qui j'étais, ce que je représentais. Goulûment je voulu d'abord tout goûter, tout explorer. Puis me trouvai soudainement désemparé devant tant de splendeurs, tant de merveilles inconnues, comme celui qui ayant trouvé le coffre aux trésors s'inquiète de l'obstacle que représente la serrure. Rempli d'espoir, je levai les yeux vers mon initiatrice en quête de quelques indications. Elle enlaça mon cou d'une main et, d'une légère pression, guida mon visage vers sa poitrine. Je détaillai cette offrande, dressée fièrement. Sa douce rondeur où les ombres, nées de la lueur du feu, avait entamé une danse frénétique. Le sommet, érigé, m'interpellait avec défiance, provocation. J'approchai mes lèvres de ce mamelon nourricier. Elles s'y fixèrent comme si elles en avaient conservé le souvenir, comme si hier encore elles en avaient tiré leur subsistance. Gourmandes. Insatiables. Ses mains sur ma poitrine, ses doigts sur mes mamelons, m'indiquèrent la voie. Cheminant entre tendresse et cruauté, imposant de caressantes atrocités, soudoyant de brutales câlineries. Je me livrai à cette douce torture, la subissant, la chérissant, l'infligeant. Mon corps, ma peau, matériaux dont elle érigeait un hommage aux sensations. Fragile construction. Immobile, je la ...
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