To be or not to be (4)
Datte: 20/05/2020,
Catégories:
Transexuels
... de ma part, vous m’auriez demandé de reprendre le rôle. J’espère que tu ne m’en veux pas. — Bien sûr que non. Mais grâce à toi, dans un sens, je me suis découvert une nouvelle vie. — Je vois. Tu as l’air très épanouie. — Oui, je me sens bien en fille. Et aujourd’hui, tu fais quoi ? — Ah, ah ! Je te le dirais plus tard. Et toi ? — Aujourd’hui je bois un verre en épluchant les annonces de casting. — Tu n’as pas un agent ? — Si. Mais je crois qu’il m’a oublié. Alors, je me débrouille. — C’est quoi son nom ? — Pourquoi ? Tu veux lui casser la tête ? — Non. Juste récupérer ton dossier et te prendre sous mon aile. Elle éclata de rire en voyant ma tête étonnée. — Quand je suis rentrée des States, je suis allé voir une agence pour faire un stage chez eux. Et je leur ai tellement cassé les pieds qu’ils ont cédé. Du coup, je suis devenue agent de comédiens. Alors si ça te dis, je m’occupe de toi. Je te dois bien ça. — C’est gentil. Et je suis très touchée. — C’est ma carte. Envoie-moi les coordonnées de ton agent et je te rappelle. Elle laissa un billet de dix euros sur la table, s’approcha de moi, posa sa main sur ma joue et me fit une bise sur l’autre, à la limite de la commissure des lèvres. Ce presque baiser me troubla. Je la regardai partir, trottinant sur talons vertigineux. « Je devrai essayer les talons hauts moi aussi » pensé-je Le soir, je repensais à Chloé, à son baiser. Et pour la première fois de ma vie, je ressentis du désir pour une fille. Chloé fut fidèle à sa ...
... promesse et me dégota quelques tournages. Des tous petits rôles dans des téléfilms ou des publicités. Ce n’était pas grand-chose mais en quelques semaines elle en avait bien plus que mon ancien agent. Malgré tout, j’avais un deal avec mon père et je réussi à me faire embaucher au supermarché local pour la mise en rayon des produits. Je commençais tôt le matin, ce qui me laissait du temps pour aller à des castings. Mon patron était suffisamment arrangeant pour changer mes horaires en fonction des rendez-vous. — Coucou Chloé ? Comment tu vas ? — Bonjour Chloé. Tu as quelque chose pour moi ? Quand Chloé, mon agent m’appelait avec un ton aussi guilleret, c’est qu’elle avait une bonne nouvelle à m’annoncer. — Oui. J’ai quelque chose. Du lourd. Mais je ne veux pas t’en parler au téléphone. Ce soir, dix-neuf heures, chez moi ? uwggom — Euh … oui. Ce soir, chez toi. Elle m’envoya un sms avec son adresse. Je ne sais pas pourquoi, mais il me sembla que ce rendez-vous allais être important et que je devais porter un soin particulier à ma tenue. J’optai pour un tailleur que j’avais acheté l’an passé sur les conseils de maman et passé un collant. Les soirées devenaient de plus en plus fraiches. Le RER me déposa au centre de Paris et je gagnai la rue où habitait Chloé. — Tu es superbe, me dit-elle en ouvrant la porte de son appartement. — Bien moins que toi. En effet, si ma tenue était des plus classiques, Chloé toute de noir vêtue, portait une jupe en cuir et un haut tout en mousseline ...