-
Lourdes et les tapas
Datte: 25/05/2020, Catégories: fh, jeunes, copains, amour, Masturbation portrait, amiamour,
... c’est oune soupère idée. Et pouis tou as raison. Les copines, c‘est comme les tapas qu’on mange chez nous. Il y en a toujours oun que tou préfères mais si les autres ne sont pas autour dans l’assiette, ce n’est plous aussi bon ! Sans rien dire, on s’est tous compris. Anne-So a beaucoup ri et, pour la première fois, je vis Elodie baisser les yeux en rougissant. Je venais de marquer un deuxième point. Et de me faire deux meilleures alliées incontournables. *** J’avais souvent revu Lourdes après ces vacances. Nous passions ensemble de longs moments à refaire le monde, à parler d’histoire, de littérature, de science… Discrètement, elle suivait mes affaires de cœur, comme une grande sœur ou une confidente. C’était, d’ailleurs, notre seul vrai sujet de désaccord : elle était persuadée qu’Elodie n’attendait plus de moi qu’une belle déclaration d’amour, j’étais certain de n’être encore pour elle que le meilleur copain du monde. — Mais qu’est ce que tou risques à lui parler ? s’impatientait-elle un peu plus chaque jour.— Je risque que je ne pourrais pas supporter qu’elle me réponde non. Et puis, je ne le sens pas. Voilà. Alors, Je préfère attendre encore un peu. Pourtant, le temps commençait à presser. L’époque bénie de l’insouciance n’avait que trop duré et l’heure des séparations se profilait déjà à l’horizon. Anne-Sophie d’abord, qui partirait bientôt aux USA pour un post-doctorat. Et il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que les américains sauraient facilement la ...
... convaincre de rester. Lourdes ensuite, qui en avait presque fini avec son cours de littérature française et s’était mis en tête de retourner poursuivre je ne sais quelles études d’histoire de l’art à Madrid. Et enfin Elodie, qui, comme moi, allait devoir trouver un poste pour l’année prochaine… quelque part… en France… ou en Europe… ou plus loin encore… Même si nous n’en avions jamais parlé ouvertement, Lourdes n’ignorait rien de tout cela. Elle qui connaissait déjà la déchirure de l’éloignement pressentait avec acuité ce qui allait arriver. — Je sais très bien ce qui va se prodouire et, si je souis infirmière, je ne fais pas la psychiatrie. Mais nous ne pouvions pas nous comprendre : elle vivait à cent à l’heure et ne savait que foncer ; la crainte de découvrir que, finalement, tous mes espoirs n’étaient qu’illusions me paralysait. — Bon, maintenant, ça souffit. Il est grand temps de prendre le taureau par les cornes avant qu’il ne soit trop tard, décréta-t-elle un beau jour, alors que j’esquivais une fois de plus ses questions. Tou m’accompagnes, on va chez Jessica ! Moi, je ne voyais pas trop ce que Jess venait faire dans cette histoire mais ce n’était pas la peine d’essayer de discuter, il valait mieux suivre. Jessica ne fut pas étonnée de nous voir. Elle semblait même m’attendre et je compris vite que tout avait déjà été organisé dans mon dos. — Bien. Mickael, tu la joues timide avec Elodie. Pas de problème, je vais t’arranger ça. Tu sais, danser, c’est un peu comme parler sans ...