Récréations - Histoires de Sexe

Récréations

... a fini par m’envoyer balader. Ça a été ?— Parfait. Je te remercie. Je ne l’avais pas informée précisément de mes intentions. Elle ne me demande pas plus de détail sur ce qu’il s’est passé, là-bas. C’est bien comme ça. — Dis-moi Ève, tu sais jouer au poker ? Marie semble très en forme. — Je vois à peu près le concept, c’est un peu comme la belote ? Règle numéro un au poker : ne jamais rien dévoiler sur ses cartes. — Oui… On t’expliquera s’il y a besoin. Si ça te tente, on peut se faire une soirée poker ce week-end. Je te présenterai…— Il me semblait pourtant que tu me l’avais déjà présenté. Son regard se fait d’un coup malicieux et coquin. — Oui, il faut que je te présente à lui plutôt.— Tu pourrais me dire comment il s’appelle par contre.— Je ne t’ai pas…— Non.— Voilà qui est gênant… Il s’appelle Marc. Samedi soir, ça te va ?— Parfait, ça me changera un peu des mathématiques expérimentales.— Non… c’est ce que tu as choisi comme diplôme ?— Oui, je me suis dirigée vers le littéraire parce que les maths « c’est pas pour les filles », tu comprends ? Alors que j’ai toujours aimé ça.— Tu as raison, cette école est le bon endroit pour repartir sur d’autres bases. Tu compteras super bien les cartes alors.— Je ne suis pas Rain Man.— À samedi.— Bonne fin de semaine ! En rentrant dans ma chambre, je compte bien profiter de l’absence d’Estelle pour me mettre sérieusement aux conjectures de Weil. C’était sans compter sur ma boîte mail qui me fait de l’œil. « Convocation au secrétariat ...

... de la directrice demain, 19 heures ». Demain, c’est aujourd’hui, si j’en crois la date du mail. Ça sert à quoi de nous demander de préparer des diplômes de haut niveau si on n’a jamais le temps de s’y consacrer ? C’est vrai qu’il y a quelque-chose d’à la fois intimidant et émoustillant à se retrouver dans le bureau de la directrice mais là j’ai l’impression d’avoir choppé un abonnement. Un peu de calme, de tranquillité m’aurait fait du bien. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois. Dix-neuf heures. Je sonne au secrétariat. Comme d’habitude, je sonne plusieurs fois avant d’entendre une réponse. — Voilà, voilà, une minute ! C’est la directrice qui m’ouvre. — Bonjour Ève, tu pouvais entrer.— Bonjour, je croyais que Cindy… votre secrétaire n’est pas là ?— Non, elle est… non. Suis-moi s’il te plaît. Elle a un postérieur qu’on ne peut pas s’empêcher de suivre. Elle sait parfaitement le mettre en valeur. Non, c’est pas ça, je suis sûre qu’il serait toujours aussi merveilleux dans un sac à patate. Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour avoir le même ? Prenez mon âme, donnez-moi ces fesses, où je signe ? Elle se place debout, derrière son bureau, les mains dans le dos. Le silence est un peu pesant, je n’ose le rompre. Je me sens gourde plantée là sans rien dire, je m’assieds sur la chaise pour masquer ma gêne. — Je ne t’ai pas invitée à t’asseoir. Je me relève précipitamment. Mon cœur bat à cent à l’heure, je ne comprends pas bien ce qui est en train de se passer. — Pardon Madame.— ...