L'invitation - Histoires de Sexe

L'invitation

... maintenant à égalité avec la fille, à l’autre table, dit-elle, décrochant un large sourire.— Et alors ? Que veux-tu dire ? insiste Estelle, l’œil pétillant et canaille.— Tu veux tout savoir, coquine ! Et sur le ton de la confidence, elle ajoute : Je commence à comprendre le comportement équivoque de notre voisine.— Ah bon ! s’étonne Estelle.— Je trouve cela très excitant, murmure-t-elle, l’air grivois. Jeanne, éberluée par les excentricités licencieuses de ses nouvelles amies et les dérives croustillantes de ce dîner, écoute silencieusement ces échanges ne sachant quoi en penser, quoi dire et tente de masquer son trouble en plongeant le nez dans son assiette. Quand, soudain, Carole s’adresse à elle : — Et toi, Jeanne, Qu’en penses-tu ? Déstabilisée, bredouillante et rouge comme une pivoine, elle parvient à répondre : — … Je ne sais pas… Je suis dépassée par les événements ! s’exclame-t-elle un peu bruyamment. Fort heureusement, le restaurant se vide et il ne reste plus que deux tables occupées et suffisamment éloignées ; exception faite, bien sûr, de la table de la lectrice exhibitionniste qui, de temps à autre, jette un coup d’œil amusé dans leur direction. — Ne soit pas si chaste, Jeanne ! lance Carole sur un ton rassurant et presque maternel. C’est un jeu plutôt marrant… Rassure toi, je ne le ferai pas demain ! Cette manière magistrale de s’adresser à elle les fait éclater de rire. Jeanne sourit mais son malaise est réel. Notamment quand son regard, irrésistiblement, ...

... hors de contrôle, se pose sur les seins de Carole. Sans en comprendre la raison, honteuse et effarée d’éprouver du plaisir à les contempler, elle se reproche d’être captivée par cette vision. Puis, au comble de la confusion, voyant les tétons érigés pointer à travers le chemisier, elle croit avoir perdu la raison. « Que se passe-t-il ? se demande-t-elle. Deviendrais-je folle ? » — Maintenant, les filles, dit Carole en plaisantant, si vous vous décoinciez un peu !… Vous avez l’air de deux pucelles outragées !… Au lieu de cela, vous devriez vous réjouir !… Vous avez voulu me mettre sur le grill, c’est maintenant mon tour : Je vous parie une bouteille de champagne que vous n’êtes pas capables d’en faire autant ! Instinctivement, le regard de Jeanne, affolé, croise celui d’Estelle. Dans un premier temps, croyant y lire l’expression d’un refus, elle est soulagée, même si elle doit offrir le champagne à la tablée. Cependant, brusquement, le visage de la rousse s’illumine et, contre toute attente, elle l’entend déclarer : — Pourquoi pas ! Va pour le champagne ! Je monte l’enchère à deux bouteilles car j’adore ça ! Seulement, pour réaliser ton vœu, nous exigeons plus, dit-elle en adressant un clin d’œil complice à Jeanne.— Quoi ? Ce n’est pas juste ! proteste Carole.— C’est à prendre ou à laisser… Si tu le souhaites, nous t’offrons le champagne et on en reste là…— Oui, j’offre le champagne ! renchérit Jeanne, effarouchée.— Bah voyons !… Bande de lâcheuses ! Ce serait trop facile !… En ...