1. Sous l'arbre, je te désire


    Datte: 23/06/2020, Catégories: ff, cérébral, intermast, confession, Lesbienne

    ... nuit qui tombait. Cachées sous son chêne. Tout au fond du jardin. Seules et libres. Nous aimions cet amour interdit. Je ne peux m’empêcher de penser à demain. Demain, une nouvelle fois, sur le pied de la gare, on se quittera. Je lui adresserai un dernier baiser et je la laisserai partir jusqu’au prochain revoir… Secrètement je jalouse ses prochaines conquêtes en mon absence. Normalement je ne devrais pas. Il est clair qu’entre nous, il n’y a pas sujet d’amour. Et je suis totalement d’accord avec cela. Mais de savoir qu’un autre (ou une autre) que moi lui donne du plaisir, eh bien j’en suis malade ! Je ne suis pas tombée en amour pour elle mais de son être. Cette chair que je touche et cette âme que je fais jouir m’appartiennent. Alors dois-je douter de mes sentiments ou suis-je juste possessive ? Elle et moi avions appris au cours de nos expériences que l’amour était souvent affaire de corps. On aime dans le désir. Le désir qui amène deux personnes à vouloir n’en faire qu’une. Pour se plonger ...
    ... dans l’âme d’un humain, il faut avant tout passer l’obstacle de l’enveloppe corporelle. Cette théorie s’appliquait à tout. On ne peut atteindre le col sans franchir la montagne. On ne peut atteindre la bouée sans nager jusqu’à elle. On ne peut atteindre une âme sans franchir les obstacles qui nous y conduiront. Alors combien d’obstacles me restaient-ils pour atteindre la sienne ? Et si jamais, sans vouloir m’en rendre compte, je l’avais déjà atteint ? Serai-je mon propre obstacle ? Voilà le genre de questions que je n’avais jamais osé partager avec elle. Des questions que je n’avais pas le courage de poser. Une peur insensée des possibles conséquences. Pour moi l’amour le plus fort était celui que je lui donnais. Je lui avais donné mon corps et de ce fait, elle avait atteint mon âme. Et personne d’autre, même au cours de nos jeux, n’y avait eu accès. L’unisson de nos corps n’était pas superficiel et dépourvu de sentiments. Je l’aimais, différemment certes, mais je l’aimais. Et elle le savait. 
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