Conte chinois - Histoires de Sexe

Conte chinois

... défaut tandis que la troisième suivante présentait son doigt raccourci. Honteux et confus, le général regagna sa place et la princesse Hong Li, se tournant vers le roi lui dit : — Mon père, je regrette maintenant d’avoir été si difficile lorsque vous m’avez présenté les princes des provinces voisines. Je constate qu’aucun des prétendants que vous me proposez aujourd’hui n’a été capable à la fois d’écrire le plus beau poème, de dessiner la plus jolie aquarelle et de réaliser le plus ravissant des bijoux. De plus, leur manque de discernement leur empêche de distinguer une princesse de ses suivantes mais leur forfanterie les amène à étaler en public des mystères qui auraient dû rester secrets. À ce moment-là, une grande effervescence se produisit à la porte de la salle du Conseil. Un jeune homme, porteur d’un coffret, voulait entrer tandis que les gardes s’y opposaient. Le roi demanda les raisons de ce remue-ménage. Le chef des gardes rapporta que c’était l’un de ses jardiniers qui voulait demander au roi la main de la princesse Hong Li et qu’il apportait dans sa cassette le plus beau des poèmes, la plus jolie des aquarelles et le plus ravissant des bijoux. Après avoir demandé l’avis de la princesse et malgré les murmures désapprobateurs des trois dignitaires, le roi ordonna que le jeune homme fût introduit. Il s’approcha, fit sa révérence et remit son offrande. Quand le roi eut parcouru le poème, il convint qu’en effet c’était le plus beau des poèmes. Quand le roi eut ...

... contemplé l’aquarelle, il convint qu’en effet c’était la plus jolie des aquarelles. Quand le roi eut admiré le bijou, il convint qu’en effet c’était le plus ravissant des bijoux. — Tu as réussi aux trois premières épreuves imposées à mes trois serviteurs et aucun d’entre eux n’y était parvenu. Pour les départager, chacun devait également nous raconter la nuit qu’il avait passée dans les appartements de la princesse Hong Li. Tu dois te soumettre à la même épreuve et nous t’écoutons.— Sire, ce sont là confidences qui doivent rester secrètes et que seuls l’homme et la femme qui étaient présents peuvent partager. Cependant, je peux prouver que c’est bien moi qui aie passé trois nuits avec la princesse en vous rapportant les mots qu’elle a prononcés chaque nuit.— Soit, je t’écoute.— La première nuit, elle a murmuré – le jardinier s’approcha du roi et lui parla à l’oreille – « Que c’est bon ! »— C’est bien cela, accorda le roi.— La deuxième nuit, elle s’est exclamée – le jardinier s’approcha du roi et lui parla à l’oreille – « C’est meilleur qu’hier ! »— C’est bien cela, acquiesça le roi.— La troisième nuit, elle a rugi – le jardinier s’approcha du roi et lui parla à l’oreille – « Ce soir, tu me fais mourir ! »— C’est bien cela, confirma le roi.— Si vous permettez, Sire, et pour que vos trois dignitaires ne restent pas entièrement sur leur faim, je peux ajouter que la princesse Hong Li porte sur l’épaule gauche un grain de beauté en forme de dent de tigre. À ces mots, la princesse fit ...