1. BRIDOLINE Histoire véridique d'un jeune homme


    Datte: 03/08/2020, Catégories: BDSM / Fétichisme Transexuels

    ... qu'avec ces hautes bot tines et ces talons démesurés j'ai véritablement une jambe et des extrémités de femme. II venait de penser à ses bras ; il les arrondit devant lui, les éleva au-dessus de sa tête, croisa les mains derrière sa nuque pour apprécier le dessin du coude. - II ont changé de forme, convint-il avec lui -même ; les longs gants étroitement laces que j'ai si longtemps portes les ont moules, en ont arrondi le renflement et aminci le poignet. Puis il approche son visage de la glace pour examiner plus attentivement, en détail et en toute conscience. II nota cette peau unie et fine, cette peau de femme que lui avait faite l'épilation, ces longs cheveux abondants et soyeux, embellis par des ondulations savantes et par harmonieuse torsade du chignon. - Il n'y a pas à dire, dit-il encore, cela peut être vu de près, tout le monde s'y tromperai. Tout à coup il fit une moue contrariée ; un souvenir désagréable l'attristait : - Ah ! Ces boucles d'oreille comment ne me prendrait-on pas pour une femme avec ces oreilles percées...Et moi-même, je ne sais plus... je ne sais plus... Il s'était rejeté en arrière avec un froncement de sourcils ; l'un des plus mauvais souvenirs de sa métamorphose lui remontait. Certes épilation avait été un douloureux, un énorme supplice, l'épilation, imposée par Myrtile, qui lui avait valu ce visage glabre et maquillé, le sien depuis qu'il s'appelait Frida. Et pourtant ces souffrances disparaissaient à côté de celles que lui avait infligées ...
    ... sa belle tante, la baronne de Saint-Genest, lorsque 'elle lui avait perce les oreilles ; il revoyait toutes les phases de l'opération ainsi que I ‘impressionnante mise en scène qui l'avait entourée... L'épilation n'avait mis a L’épreuve que ses nerfs tandis que la perforation des lobes l'avait fait souffrir à la fois dans sa chair et dans son orgueil : il savait (on le lui avait assez dit pour qu'il ne put l'oublier) que ce stigmate resterait apparent, constituerait une marque indélébile, le mettrait dans l'impossibilité absolue de jamais quitter le costume féminin... Ah ! Ce jour-là, il avait franchi une rude étape vers la féminisation, une étape décisive ! Mais alors la défense faite par la comtesse Myrtile sembla agir sur lui : brusquement les scènes évoquées s'estompèrent, puis s'effacèrent. II n'y eut plus dans la glace que l'image souriante et parée d'une belle jeune fille blonde, qui balançait coquettement ses longs pendants d'oreille. De nouveau il ne pensa plus qu'à s'admirer et à se sourire ; il s'approcha plus encore de son reflet, comme fascine par la clarté des yeux bleus, l'éclat des dents, le scintillement des gemmes ; il s'approcha si près que la bouche carminée embrassa la gracieuse image... Le froid du miroir, en le faisant sursauter, chassa définitivement toutes les visions du passé ; il n'en demeura rien. II ne resta que la volonté toute puissante de Myrtile qui exigeait qu'il eut les sentiments, les émotions, les pensées d'une femme, II lui obéissait ...