LE PAPILLON (4)
Datte: 05/09/2020,
Catégories:
Hétéro
J’ouvre les yeux. Le soleil perce à travers les volets. Quelques rayons téméraires ont traversé le barrage et imprime en ombre chinoise des formes sur le mur taupe. Je jette un rapide coup d’œil au réveil. Il est 6h58. Dans deux minutes le réveil sonnera et annoncera le début de ma journée. A ma droite la couette est ouverte laissant un vide de son coté du lit, les draps plissés et défaits. Je jette un œil autours de moi et parcours la pièce du regard. Notre chambre est grande, belle, meublée avec beaucoup de gouts. J’y ai veillé personnellement. La porte de la salle de bain est fermée et aucun son ne me parvient… (…..6h59……..) …..aux oreilles. Je fais le planning de ma journée dans ma tête. Déposer les enfants au lycée, faire les courses pour le repas, préparer le repas, passer à la mairie pour le permis de construire de notre nouvelle maison, emmener ma voiture au garage puis la réunion des parents d’élèves en fin de journée. Une montée de stress accompagne ma réflexion, j’ai beaucoup à faire aujourd’hui et il va y avoir du sport. Et si je restais au lit, procrastiner, repousser à demain ou à jamais. La maison attendra, la voiture également et je n’aurai qu’à prendre à emporter. Les enfants sont grands ils n’auront qu’à se débrouiller. Comme un couperet qui tombe, la sonnerie du réveil retentit. Claire, sans écho, j’entends ce bip bip frénétique annonciateur du début de journée, tel le pistolet annonçant le début de la course et libérant les coureurs. Ma main s’abat sur ...
... le bouton stoppant ce bruit assourdissant. Je me relève et me frotte les yeux. Mes jambes passent sur le côté du lit et mes pieds vont à la rencontre du marbre froid. Marbre que j’ai choisi il y’ a 7 ans lorsque nous avons fait construire cette maison cossue de la banlieue parisienne. J’avais porté une attention particulière à cette chambre, comme une forteresse inviolable nous protégeant de toute agression extérieure. Comme cette époque me semble loin. C’était le temps de l’insouciance, de la naïveté. La réalité vous rattrape de plein fouet et vous met une belle claque dans le visage. Je laisse pendre mes cheveux devant moi alors que mes yeux recherchent mes chaussons molletonnés et me laisse aller à un songe. Je vis avec mon mari depuis 18 ans. Nous avons deux beaux enfants, une belle maison. Lui est entrepreneur, il a monté sa boite très jeune et très jeune il a cartonné. Réussite fulgurante, croissance exponentielle et bénéfices importants. Nous nous sommes rencontrés alors que nous étions encore au lycée. Ce fut l’amour au premier regard. Je l’ai un peu fait poireauter je dois l’admettre mais je sortais à peine de ma première relation avec un garçon. J’avais détesté être avec lui. Je l’avais fait car encouragé par mes copines. Il était égoïste, égocentrique et grossier. Notre histoire n’a pas duré longtemps mais a suffi à me vacciner des hommes. Lors de notre première rencontre, J’ai surtout aimé sa gentillesse. Il était doux, prévenant. On l’aurait dit sorti d’une autre ...