Quadrature - Histoires de Sexe

Quadrature

Assis sur ma chaise, je regarde autour de moi ; je ne me suis jamais aussi senti paumé que maintenant ! Il y a des jours durant lesquels on ne désire pas du tout avoir d’intuition, de déclic, et qu’on désire fortement rester aveugle. C’est dans un état second que j’ai passé l’après-midi puis que je suis rentré chez moi. Ma femme a tout de suite vu que quelque chose n’allait pas : — Toi, il y a quelque chose qui ne va pas !— Hum, tu as dit ?— La preuve : tu es complètement à l’ouest !— Ah bon ?— Oui : d’hab, tu me cherches dans toute la maison pour m’embrasser ; et là, rien aujourd’hui !— Oui, c’est vrai que d’habitude, je te cherche dans la maison…— Tu vois ! Je pose un léger bisou sur son front. Je constate qu’elle a réfréné un léger mouvement de recul. Je m’adosse au mur puis je demande : — Colette, depuis quand tu n’es plus heureuse avec moi ?— Hein ? Tu parles de quoi ?— Ça va faire combien de temps que tu n’aimes plus que je te touche, même pour te faire un simple bisou ? Je l’ai encore constaté juste à l’instant…— Sébastien, qu’est-ce qu’il y a qui ne va pas ?— Plein de choses : le travail, la santé, notre couple…— Notre couple ? Comment ça, notre couple ? J’amorce un mouvement vers elle ; elle recule d’un pas. Je soupire : — Tu vois, ce genre de chose. Il y a quelques années, tu aurais été contente que je te serre dans mes bras.— Nous ne sommes plus des ados attardés !— Parce que faire de simples câlins, c’est être des ados attardés ?— Nous avons passé l’âge !— ...

... Non, il n’y a pas d’âge, Colette. Elle me regarde, un peu inquiète, puis prend son air sévère de maîtresse d’école : — Bon, je ne sais pas ce que tu as ; c’est juste un coup de blues ! J’ai justement un problème avec la machine à laver : va regarder pourquoi ça ne va pas, ça te changera les idées !— Donc pour toi, la meilleure solution pour résoudre les problèmes de notre couple, c’est aller réparer la machine à laver ? Tu comptes saboter combien de machines à laver par semaine pour résoudre nos problèmes ?— Mais… mais, qu’est-ce qu’il te prend ? Je lève les bras au ciel : — Il me prend que je suis en train d’ouvrir les yeux, et que je constate que notre couple est au point mort !— Tu ramènes tout au sexe ! Je la regarde, l’air attristé : — Tu sais, je ne faisais même pas allusion à notre néant sexuel…— Tu parles !— Non, non. Je causais simplement de tendresse, de câlins…— Avec toi, on te donne un ongle et tu veux le bras ! Irrité, je hausse la voix : — Ah oui ? Et depuis quand je t’ai forcée à quoi que ce soit ?— Tu n’avais pas intérêt !— Je n’avais pas intérêt ? Oh, et puis merde ! Je ne vois pas pourquoi je discute avec toi. Appelle un dépanneur pour ta machine à laver, ça sera mieux !— Mais, d’hab, c’est toi qui t’en occupes ; tu es le bricoleur, c’est pour ça que… euh…— C’est pour cela que tu me gardes ? Le bricolage, les factures, un père pour tes enfants ? Pas folichon comme perspective ! Inspiré subitement, je poursuis : — Colette, et si nous partions en vacances, une ...