Le transfert - Histoires de Sexe

Le transfert

... Bonjour. Il mit quelques secondes à revenir à lui. — Bonjour… C’était en quel honneur, ce délicieux réveil ? Amel haussa les épaules. — J’en avais envie, c’est tout. Elle sauta hors du lit et se dirigea vers la commode pour prendre des sous-vêtements propres. — Je vais prendre ma douche. Tu viens ? Huang hocha la tête. — J’arrive. Il regarda Amel se rendre dans la salle de bains, puis s’empara d’un kleenex sur la table de nuit pour s’essuyer un peu le ventre, recouvert de sperme. — La vache… murmura-t-il. Il s’assit au bord du lit et sursauta lorsque son téléphone portable se mit à vibrer. Il le prit et regarda le numéro. C’était Amélie Levreaux. Leur contact en France. La jeune femme présente au chevet de Benjamin Bollard lorsque Kleyner l’avait agressé. Leur contact, celle-là même qui avait informé Anita que les deux vampires étaient en France. — Allô ?— Huang, c’est moi. Dieu merci, leur ligne était sécurisée. — Des nouvelles ? Il y eut un silence au bout de la ligne. — Oui. Amel est avec toi ?— Sous la douche.— Écoute, on a retrouvé la trace de Ben. Huang reçut comme un coup de marteau à l’estomac. Le Kleenex souillé de son sperme tomba par terre. — Vivant, dis-moi qu’il est vivant, putain, dis-le-moi…— Oui, il est vivant. Il était enfermé dans un hôpital psychiatrique, à Pontoise.— Mais on a cherché partout, on ne l’a jamais trouvé ! fit l’homme, perplexe. Il entendit derrière lui le bruit de la douche. Comment allait-il annoncer ça à Amel ? Elle qui était persuadée que ...

... Ben était décédé… — Il s’est passé quelque chose de dingue. Une jeune femme s’est introduite dans l’établissement, tôt ce matin.— Une…— Oui. Huang ferma les yeux et encaissa le choc. — Putain, mais comment l’ont-ils retrouvé ?— Je ne sais pas. On patauge tous dans la semoule. Mais le fait est là. C’était une vampire, et elle a, tiens-toi bien, buté tout le monde, les malades et l’équipe de nuit. Trente-huit cadavres, en tout, d’après nos sources.— Trente-huit ? hurla Huang, incapable de se contenir.— Ben l’a tuée, apparemment. Et les flics l’ont emmené au commissariat. Et tu veux savoir le pompon ?— Je ne suis pas sûr, non. La porte de la salle de bain s’ouvrit et la tête d’Amel se dessina dans l’encadrement. — Qu’est-ce qu’il y a ? Huang ne répondit pas. — Les flics ont les restes de la vampire.— Les flics ont les cendres ?— Ouais. C’était encore pire que ce qu’il pouvait s’imaginer. Trop de chocs d’un seul coup. — Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Amélie à l’autre bout du fil.— On avance la réunion à dans une heure. Priorité absolue. L’Asiatique raccrocha le téléphone et le déposa sur le lit aux draps défaits. Puis, lentement, il se retourna vers Amel. — C’était qui ?— Amélie. Amel, nue, le corps couvert de mousse, entra dans la chambre. — Elle t’a dit quoi ? Tu tires une de ces tronches, fit-elle. Cela doit être important.— Ben est vivant. Amel recula de quelques pas et se trouva dos contre la porte de la salle de bains. — Quoi ?— Il était interné en psychiatrie, à Pontoise.— ...