1. L'île du Pacifique (1)


    Datte: 16/09/2020, Catégories: Erotique,

    ... haut fond, les yeux brûlants de sel, abasourdi de me retrouver au bord d’un rivage qui n’avait rien à envier à une carte postale tropicale. Sauf qu’il y’avait quelques débris de fuselage autour. Titubant et tombant à mi-corps dans l’eau, j’avais pu gagner la plage, à la recherche de quelqu’un ou même, sentiment illusoire, de mes bagages. Rien, évidemment. Je m’étais affalé sous un buisson et étais tombé d’un sommeil fiévreux et comateux. Le lendemain, c’est elle qui m’avait réveillé, elle tirait sur ma jambe pour voir si j’étais toujours de ce monde. Elle, c’est la jeune fille qui était aussi sur le même vol, française comme moi et également en tourisme en Australie. Il nous a fallu une journée pour passer le choc initial, tenter de se calmer (elle surtout) et évaluer notre situation. Le lendemain nous nous sommes précipités en suppositions et en actions vaines. Il fallait signaler notre position, pour que l’on nous repère, chercher d’autres survivants, fouiller le territoire pour trouver une trace de civilisation, etc, tout à la fois et sans aucune réelle organisation. Un début de coup de chaleur nous a vite calmé au milieu de l’après-midi, et nous a forcé à ré-évaluer notre situation. Elle plaçait beaucoup d’espoir dans ce que je lui avais dit sur mon passé militaire. A l’inverse de ce que la plupart des gens ont l’air de le croire, le soldat moyen n’est pas un expert de la survie en milieu hostile, capable de chasser, se soigner, vivre et triompher avec un bout de bois et ...
    ... une lame rouillée. D’ailleurs, nous n’avions même pas de lame. J’avais quand même quelques restes de vagues recherches sur Internet, de blagues de terrain avec le régiment et de connaissances basiques. Mais, paumé dans ce lieu après un crash d’avion, je me sentais plus proche de mon boulot actuel dans les assurances que de mes plus jeunes années dans les camps de manœuvre de l’est de la France. Il nous avait fallu une bonne semaine pour nous établir un petit campement correct, avec deux huttes grossières en surplomb de la marée, et quelques nécessités indispensables : des noix de coco brisées avaient servi de premiers repas, puis les coques réutilisées pour recueillir l’eau de pluie (plusieurs orages tropicaux nous avaient réhydraté…tout en dévastant nos premières « tentes »), quelques bricolages avec des lianes plus ou moins bien tressées, des coquillages, des cailloux cassés, des bouts de bois flotté…je m’étais attrapé des crampes lors de mes premiers essais pour allumer du feu avec un système de frottis de bois et failli me casser des doigts en tentant de frapper des cailloux les uns contre les autres pour faire jaillir des étincelles, mais nous avions fini par pouvoir entretenir régulièrement un feu de camp. En dernier recours, il y’avait ses verres de lunettes. Nous avions dressé un bûcher, protégé par de larges feuilles vertes, au cas où nous entendrions un avion ou apercevrions un bateau. En revanche, pour les vêtements, l’océan ingrat ne nous avait rendu aucun bagage ...