Les faiseurs de Trans (3)
Datte: 12/10/2020,
Catégories:
Transexuels
... quelques jours j’ai reçu une lettre de lui ! Une lettre postée d’Espagne ? Je n’arrive pas à y croire ! En résumé, il me dit que tout va bien, de ne pas m’inquiéter, qu’il vit une aventure extraordinaire dont il me parlera un jour et surtout de ne parler à personne de cette lettre. Il termine en me disant qu’il m’aime, que je suis le seul amour de sa vie et qu’il lui tarde déjà de me retrouver. Et il signe «Ton Lolo» avec un petit cœur en lieu et place du deuxième «o». Or c’est un truc qu’on avait convenu entre nous à toute fin utile, personne ne le savait. Moi je devais faire de même sur le deuxième «a» d’Alain. Et puis je connais bien son écriture. Donc cette lettre est bien de lui. Et je suis furieux ! Furieux parce que ce qu’il vit en ce moment, il me l’a caché, il a gardé le silence. Et je suis en colère, je le déteste ! Et puis il y a moi… Passe encore mes sautes d’humeur. Encore avant-hier, un camarade de classe a voulu faire le malin vis-à-vis de mon look en me traitant de fifille. Mal lui en a pris, je lui ai cassé le nez ! J’ai pris trois jours d’exclusion du bahut. Bizarrement, depuis la disparition de Laurent, je vis mal mon physique assez peu masculin il faut bien le dire, et quelque part je maudis ces foutues hormones qui perturbent mon métabolisme. Vous imaginez que je ne me suis encore jamais rasé ? Je suis imberbe, à part un léger souvenir de duvet ! Mes camarades sont pour la plupart des armoires à glace avec des barbes mal taillées qu’en prime je trouve ...
... affreusement moche, alors que moi je me traine encore avec un duvet d’adolescent à peine visible ! Mais le pire…. J’ai peur de mourir. D’avoir un cancer. Depuis quelques semaines, j’ai une boule sous les tétons. Au début j’ai cru à un hématome suite à un «tampon» au rugby, mais ça n’a pas disparu, au contraire. C’est hypersensible, çà grossit lentement au point que j’ai préféré zapper les derniers entrainements. Et je m’inquiète parce que j’ai fait des recherches et découvert que quoique rarissime, le cancer du sein arrive aussi chez les garçons. Ce jour-là, je suis chez Carlos, je prends le soleil à poil sur un transat sur la terrasse. Les baies vitrées de la piscine ont été largement ouverte et les petits cochons font ce qu’ils savent faire de mieux : baiser. Mais pas moi. Je suis maussade, et quoiqu’en érection comme à l’habitude, je n’ai pas envie de m’envoyer en l’air, malgré les supplications de Monica. Carlos s’en est rendu compte, et il vient s’asseoir à côté de moi. - Toi mon gars, çà n’a pas l’air d’aller, je me trompe ? J’hésite, je me demande si je dois me confier mais j’ai confiance en lui. J’ai besoin de me confier, de m’épancher sur mes troubles. Alors je déballe tout, je lui explique tout ce qui précède. Il m’écoute sans m’interrompre mais me regarde avec un drôle d’air, attentif, le sourcil froncé. - Je me demande… murmure-t-il pour lui-même. Ce serait vraiment étonnant. Il se lève brusquement. - Viens avec moi Alain, dit-il d’un ton sans réplique, on va dans ...