1. Claude-Marie: Cahier 2


    Datte: 17/10/2017, Catégories: Transexuels

    ... tour. Je suis toujours nue. Il prend quelques photos puis quelques mesures avant de vraiment s'adresser à moi. La doctoresse quitte le bureau pendant cet examen. Après qu'il eut pris les clichés, je me souviens de la lettre de Myriam que je lui remets. Il la lit sans me divulguer son contenu. Finalement, il m'invite à me rhabiller et à m'assoir près du bureau de la doctoresse. « Marie-Claude, je vais t'opérer lundi prochain si tous mes collègues sont d'accord. Tu devras te présenter au bloc opératoire à 7 h 30 le matin, tu devras être à jeun depuis la veille à minuit. Prends-tu des médicaments? » « Non, aucun. » « Bien. Ton opération consiste en une augmentation mammaire avec une solution saline qui permettra de mieux contrôler le volume de tes seins. Je vais t'installer deux petites prothèses en formes de poire. » Il me présente alors des photos avant et après chirurgie pour me faire comprendre ce qu'il m'explique. « Je vais te prescrire des antidouleurs que tu vas commencer à prendre immédiatement. L'opération dure environ 2 heures et l'hospitalisation 24 heures. Tu devras coucher une nuit à l'hôpital et le lendemain matin tu auras ton congé. Prévois que quelqu'un vienne te chercher. » « Les prothèses mammaires que tu auras ont une durée de vie d'une dizaine d'années, minimum. Mais tu les auras en toi beaucoup moins longtemps que cela, je dirais une année au maximum. Elles te conféreront des seins de taille A ou plus probablement B, surtout au début. On ajustera la taille ...
    ... selon les besoins. » Cette affirmation m'intrigue. « Je ne comprends pas? Pourquoi une année seulement? » « Parle avec la docteure Normandeau, elle t'expliquera la décision de l'équipe. » La docteure Normandeau est la généraliste qui m'a rencontrée tantôt. Il continue à m'expliquer les détails de la chirurgie puis me fait signer un document de décharge avant de m'indiquer que je peux me rhabiller et de me laisser seule dans le grand bureau. Je reste seule au moins quinze minutes. Cela doit faire deux heures que je suis dans le bureau. La prochaine personne à entrer est un jeune barbu, le psychologue. De toutes les rencontres du matin celle-là est celle que je redoutais le plus. Nous passons un peu plus de soixante minutes ensemble et à la fin il m'indique que nous devrons nous revoir couramment. Il a longuement discuté avec moi des impacts du rejet liés à la transition que j'allais vivre. Il a aussi abordé le sujet de l'identité. Cette partie de la discussion était plus difficile pour moi. Je ne réalisais pas encore le cheminement qui était devant moi. À ce moment le constat de Myriam était probablement très réaliste, je n'étais peut-être qu'un objet sexuel, qu'un fantasme de mon esprit. Finalement, j'ai rencontré l'endocrinologue, une jeune femme. Elle aussi m'a ausculté, elle a pris mon poids, mon pouls et mes mensurations. Elle a regardé à plusieurs reprises un dossier qu'elle avait avec elle. Puis elle m'a simplement dit que nous nous reverrions mardi prochain avant que je ...
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