Fidèle
Datte: 19/10/2017,
Catégories:
Humour,
Dans son salon de coiffure, Marine était la patronne. Elle adorait son métier, même si parfois faire la conversation à de vieilles rombières jamais contentes n’était pas une sinécure. Et aujourd’hui, elles s’étaient donné le mot. Depuis le matin, elle n’avait eu droit qu’à ça.Aussi fut-elle doublement heureuse de voir son client préféré arriver en fin d’après-midi. Un bel homme, grand, mince et brun, au charme ravageur. Il ne parlait que très peu, d’une voix grave, avec un léger accent dont elle ignorait l’origine, mais qu’elle pensait slave. En fait, elle ne savait quasiment rien de lui. Juste que sa présence la troublait, un trouble presque érotique. Peut être était-ce sa façon de la regarder, de ses yeux noirs qui semblaient la déshabiller. Peut-être se faisait-elle des idées.De toute façon, elle était mariée, mariée et heureuse. Mais après tout, il n’était pas interdit de regarder et d’apprécier ce beau garçon. Même son prénom lui semblait sexy. Milo. Elle ne laissait à personne le soin de s’occuper de lui, même pour le shampooing.Il posait sa tête dans le bac, et fermait les yeux. Marine pouvait admirer à loisir son visage, ses sourcils bien dessinés, son nez fin, la courbe virile de sa mâchoire, et sa bouche, sensuelle, gourmande… Ses doigts se perdaient dans son cuir chevelu, exerçaient des pressions, des petits massages, doux et fermes à la fois. De temps en temps, rarement, il laissait échapper un petit gémissement, comme un murmure. Alors elle se reprenait, ...
... pétrissait son crâne plus fermement, essayant de cacher son trouble.Puis il s’installait dans le fauteuil, et elle lui coupait les cheveux. Elle se demandait comment elle parvenait à faire une coupe correcte, avec ses yeux noirs constamment rivés sur elle. Chaque contact avec sa peau, chaque frôlement de sa poitrine contre sa nuque l’électrisait. Il ne disait rien, se contentant de la regarder dans le miroir, fixement. Devinait-il son émoi ? Elle mouillait. Il lui faisait cet effet à chaque fois, mais encore plus aujourd’hui. Sans doute parce qu’elle avait passé une mauvaise journée, et qu’elle se sentait fatiguée. Elle avait un peu honte, se sentait coupable de fantasmer ainsi, sur ce bel homme presque inconnu, alors qu’elle était mariée et mère de famille. Mais après tout, elle ne faisait rien de mal !Comme d’habitude, il fut satisfait de sa coupe, paya en liquide, laissa un généreux pourboire. Elle l’accompagna au fond du magasin, où un grand portemanteau faisait office de vestiaire. Il ne prit pas le sien, et continua de la dévisager, sans bouger, sans rien dire. Et alors qu’elle s’apprêtait à lui demander ce qu’il attendait, il l’embrassa. Un baiser brutal, qui la laissa sans réaction. En se collant à elle, il la fit entrer dans le petit local qui servait de buanderie, pour laver serviettes et peignoirs, et entreposer les produits de coiffure. Il referma la porte derrière lui. Elle tremblait, entre la peur et l’excitation. Il ne cessait pas de l’embrasser. Sa langue força ...