Le club des nymphes - tome II (27)
Datte: 01/01/2021,
Catégories:
Hétéro
Chapitre 27 (Elizabeth) : Anathème Dernière semaine de cours avant les partiels de fin d’année. J’arrive encore en retard ce matin. Je frappe, entre dans la salle et m’excuse auprès de mademoiselle Dietch, notre prof de comptabilité. Elle est cool comme prof et me laisse entrer sans problème. Bon, plus qu’à trouver une place. J’observe les rangs. Il y a deux places de libre : soit à côté de Morgane en train de pianoter sur son téléphone, soit à côté d’Idriss qui semble de plus en plus déprimé. Le pauvre, déjà qu’il en prenait plein la gueule avant les élections, mais depuis c’est encore pire. Mon club a lancé une véritable opération de lynchage contre lui et son équipe, et tous les moutons ont suivi sans se poser de questions. Du coup, les seuls moments où quelqu’un lui adresse la parole c’est pour l’insulter ou se moquer. Sinon il est mis à l’écart, et dès qu’une personne l’approche, celle-ci est regardée d’un mauvais œil. J’ai essayé de parler à Lorelei, de lui faire comprendre qu’il ne méritait absolument pas ce sort. J’ai cru à un moment qu’elle allait céder, mais non, elle a fini par décider de faire la sourde oreille à mes arguments. Ne voulant pas laisser l’homme que j’aime traverser seul cette épreuve, je décide de m’asseoir à ses côtés. — Qu’est-ce que tu fais ? me murmure-t-il. Tu es folle ! Va rejoindre les tiens avant d’avoir des ennuis. — Je n’en ai rien à faire, déclaré-je. Quelques regards moqueurs se tournent vers nous. Plusieurs minutes plus tard, quelqu’un ...
... nous lance une boulette de papier. Tss… Quelle bande de crétins ! Ils ont tous perdu la tête. Nathan était un con, c’est vrai ; Simon n’était pas beaucoup mieux, c’est vrai, mais Idriss est bien meilleur. Il voulait vraiment changer les choses. Il aurait permis à tous de se sentir correctement intégrés dans cette école, mais les gens ont préféré fermer les yeux sur ce qu’il avait à proposer et se sont contentés de le rabaisser pour une chose qu’il n’avait absolument pas faite et qui le révolte autant que les autres. « Je me demande quels sont les crétins qui ont voté pour Iblis. » a osé me dire Élodie. J’ai cru que j’allais la gifler, alors j’ai préféré partir pour ne pas m’énerver. Suis-je une crétine alors qu’elle a soutenu Nathan durant une bonne partie de l’année, ce même Nathan qui a poignardé son frère, qu’elle surnomme aujourd’hui « Satan » ? Elle était prête à soutenir Simon aussi, et puis d’un coup elle a retourné sa veste, s’est rangée du côté des nymphes et s’est mise donc à soutenir Boris. Suis-je plus crétine qu’Élodie la girouette alors que je sais voter pour quelqu’un qui se préoccupe des autres ? À la pause, je vois Idriss ranger ses affaires dans son sac. — Que fais-tu ? m’inquiété-je. Tu t’en vas ? — Oui, je ne veux pas que tu aies des problèmes à traîner avec moi ; et comme je sais que tu refuseras de me laisser seul, je n’ai plus que ce choix. — Arrête, c’est débile ! Ne les laisse pas gagner. — Liz, ils ont déjà gagné. Écoute, c’est gentil de t’inquiéter ...