Deux (11)
Datte: 12/03/2021,
Catégories:
Hétéro
Nous rentrons de vacances, Damien est à l’aéroport. Sa présence ne me fait aucun effet. Bénédicte s’en rend compte. Damien nous ramène, je lui dis que je suis très fatiguée et que nous nous verrons le lendemain. Je suis un zombie. A la maison, Béné prend conscience de l’ampleur des dégâts. Affolée, elle me supplie de prendre mon temps, de réfléchir. Elle fond en larmes, me dit de ne pas tout gâcher. Elle veut appeler Damien, le faire venir, comprendre. Je le lui interdis fermement. L’exécution a lieu le lendemain. Je ne peux pas appeler cela autrement. Cette seconde rupture est affreuse, horrible et définitive. Je prends des calmants pour annoncer la nouvelle à Damien. J’en prendrai durant deux mois. Je pense que je l’aurais moins fait souffrir si je lui avais tiré dessus au pistolet. Il est hébété, hagard. Je lui parle froidement. Je ne me justifie pas. Je ne sais pas comment je fais, mais je tire un trait sur Damien. Comme dans un cauchemar. Aujourd’hui encore, je suis incapable d’expliquer pourquoi je l’ai quitté ainsi, comment j’ai pu penser que le fait de ne pas tomber enceinte était un signe du destin. Je mets cela sur la démesure des sentiments que j’éprouvais pour lui, la passion à l’état pur, violente et destructrice. Ma déception fut à la hauteur de mes espérances. Un conditionnement tel que j’ai retourné mon amour en indifférence. C’est la seule explication plus ou moins convaincante. Je suis incapable d’en trouver une autre. Car cela n’a rien à voir avec Tony. ...
... Je ne suis pas avec lui. J’ai simplement sympathisé avec lui comme avec d’autres. Et il ne m’avait pas particulièrement fait d’effet. Néanmoins, Tony prend contact avec moi peu après. Il me drague et je succombe très vite, dès la fin du mois d’août. Mes amies ne me comprennent plus. Septembre est un mois étrange où je justifie mon choix auprès de mes proches qui me parlent de précipitation, de fuite en avant, de déni de réalité. Certaines disputes sont verbalement violentes. A part mes parents, Damien avait séduit tout le monde… J’emménage avec Tony deux mois plus tard et je ne veux plus penser à Damien. C’est de l’histoire ancienne. Sans savoir comment, je parviens à ranger notre relation au fond de ma mémoire. Je veux regarder devant moi, uniquement devant moi. Ces premiers mois avec Tony sont agréables sur le plan sexuel. Bien mieux qu’avec Jérémy, mais dans le même cadre sans folie. Je l’avoue sans problème : c’est l’autre Muriel, cette maitresse attentive aux désirs de son partenaire, mais qui peine à dévoiler les siens. Les premiers temps, j’avais eu du mal à accepter de ne pas oser m’exprimer. Pourquoi étais-je à nouveau bloquée ? Je voulais "fusionner" les deux Muriel, rendre la pudique et réservée un peu plus folle et dévergondée. Car les minijupes sexy et autres shorts courts se sont fait bien rares. Tony aime beaucoup, mais je ne me sens pas à l’aise en étant habillée sexy en public avec lui. De même, pour la lingerie fine, je n’ai gardé que deux porte-jarretelles. ...