Dentelles et Troubadours - Histoires de Sexe

Dentelles et Troubadours

... il n’allait pas se sauver ! Des voitures de patrouilles se trouvaient déjà là, illuminant la nuit d’éclairs bleus et rouges. Le médecin légiste venait aussi d’arriver. Guidés par un flic en tenue, ils se faufilèrent dans un labyrinthe de sacs de ciment et d’engins de chantier. — C’est un vigile qui est tombé dessus. Il a vu de la lumière là où il ne devait pas y en avoir, il s’est approché et a surpris un gus qui traînait un corps. Il l’a lâché et s’est enfui. Le vigile nous a appelés. Le policier venait de résumer la situation. Ils se trouvaient sur un des angles de la future tour, là où les fondations d’un pilier devaient être coulées sous peu. La légiste, agenouillée près du cadavre, sembla s’énerver tout à coup. Elle s’agitait au téléphone, faisait de grands gestes, puis se rapprocha du corps en lui tâtant la carotide. — Hé, les experts, elle est vivante ! Les deux flics se précipitèrent. — Z’êtes sûre ?— Dis voir, gamin, je vois assez de morts pour savoir si c’est un client pour moi ou pas !— Désolé. Qu’est-ce qu’elle a au juste ? Elle va s’en sortir ?— Coups sur l’osquipue et le temporal, et ma spécialité c’est les vrais morts. Ce que je peux vous dire, c’est qu’elle n’a pas été estourbie ici. Ludovic apprécia la tentative de jeu de mots en connaisseur. — On sait qui c’est ?— Non, pas de papiers sur elle, répondit le policier en tenue.— Environ vingt ans, peut-être même moins, belle peau bien entretenue, maquillée, elle ne vit pas dans la pauvreté, regardez ses ...

... vêtements, que du haut de gamme. Jean, pull et ce manteau long, que de la marque. Je ne peux pas me payer des trucs pareils. Le Dr Lenoir semblait presque jalouse. — Moi je la connais, intervint Ludovic.— Comment ça, vous vous connaissez !— Non,je la connais, nuance, regardez. Il ouvrit le magazineLui, qu’il avait emporté à tout hasard. En pleine page, en sous-vêtements, la victime leur jetait un regard aussi glacé que le papier du même nom, un regard de mannequin, sans un sourire. Joli visage, des seins à faire grimper aux arbres une bande de sénateurs cacochymes, de longues jambes. Uniquement vêtue d’un soutien-gorge et d’un shorty en dentelle noire. Valentin arracha des mains le journal de son adjoint et lut la légende. — Aurore Lester, présente « Sylphes Noires » une création de la nouvelle collectionDentelles et Troubadours.—Dentelles et Troubadours, une marque qui monte, précisa le médecin.— Vous connaissez cette marque vous ? demanda Ludovic en lorgnant la poitrine plate du toubib.— Un peu de galanterie, jeune puceau ! Et je peux rêver un peu, non, même si c’est au-dessus de mes moyens ? Tandis que le Samu emmenait la blessée, Valentin lançait ses ordres. — Ludo, tu me trouves son adresse. Docteur, vous accompagnez le Samu, vous analysez ses blessures avec les urgentistes, la scientifique va récupérer ses vêtements.— Ben dis donc, t’es bien énervé.— Si elle est connue, on va avoir tous les journalistes sur le dos, on pourra plus bosser en paix. Van-De-Vlonck regarda autour de ...