Corrida
Datte: 20/03/2021,
Catégories:
fhh,
hplusag,
inconnu,
jardin,
Voyeur / Exhib / Nudisme
pénétratio,
conte,
occasion,
couple+h,
Juan avait pris place au bord de l’arène. Dans les rangées qui sont plus chères parce que protégées du soleil. Il venait toujours seul à la corrida. C’est un spectacle qui ne se partage pas. Il nous confronte à la mort et à la bête. Seulement, ce jour-là, les taureaux n’étaient pas à la hauteur, ou les matadors un peu endormis. Juan se désolidarisa à la fois de la mise à mort laborieuse et des quolibets qui montaient des tribunes ; il se mit en quête d’une bière. Il ne put cependant se détourner complètement du spectacle et il monta dans les travées en regardant derrière lui. Il manqua de perdre l’équilibre et, se rattrapant de justesse à la rambarde, il se trouva face à face avec une femme toute en rouge qui lui souriait derrière ses lunettes de soleil. Une femme, ou plutôt une jeune fille, accompagnée de son oncle ou de son père. Un homme un peu âgé, mais qui présentait bien. Alors qu’il revenait avec son verre de bière, Juan remarqua que les deux personnes lui souriaient maintenant, ce qui le troubla un peu. Il savait pertinemment qu’il n’avait jamais vu ni l’une ni l’autre. Il reprit sa place et suivit distraitement l’exécution bâclée d’un animal peu en train. Il se retourna à plusieurs reprises et à chaque fois il eut droit à un sourire de la jeune femme et même, la troisième fois, à un geste amical de son mentor. La corrida se terminait dans une quasi-indifférence. Juan décida de se lever avant la fin pour sortir en même temps que la femme en rouge. C’est dans la cohue ...
... qu’ils firent connaissance. — Odette.— Juan.— Nous allons prendre un pot à San Angel. Vous venez ?— Si vous voulez.— Il vient avec nous.— Parfait. J’aime les garçons décidés. Cette dernière réplique était du monsieur, qui s’appelait Don Luis. Ils marchèrent un peu jusqu’à leur voiture. Un chauffeur les attendait qui ne s’étonna pas de la présence d’une troisième personne. Il ouvrit les portières. Les jeunes montèrent derrière et le vieux devant, à côté du chauffeur, s’occupa de mettre de la musique : un quatuor de violoncelles. Puis il descendit le pare-soleil de façon à profiter du miroir qui lui permettait de voir ce qui se passait derrière. Il souriait alternativement à Odette et à Juan qui avait entrepris une petite conversation. — La vérité, c’est que je n’aime pas trop les corridas, mais Luis ne peut s’en passer. Il lui faut cela tous les dimanches. Je fais donc une concession. En échange, nous allons maintenant dans un endroit qui me plaît beaucoup, où nous prendrons un apéritif. Elle souriait avec malice et quand elle se penchait vers Don Luis pour lui caresser la nuque, elle laissait voir un sein. Et elle savait bien qu’elle laissait voir un sein. Le restaurant est une petite république à lui tout seul. La république de San Angel. Des arbres qui vous isolent du reste du monde, des jets d’eau et des fontaines qui soupirent, des tableaux surréalistes sur les murs. Quand Juan sortit de la grande salle pour aller se laver les mains, Don Luis le suivit et en profita pour ...