Les amour d'un jeune Grec (1)
Datte: 25/03/2021,
Catégories:
Gay
... mon père. — Va surveiller les chèvres que tu vois et ramène-les ce soir à ton maître. Allez, monte, dit-il en s’adressant de nouveau à moi. Ta mère m’a déjà donné ton bagage. Pas de temps à perdre ! Un peu étourdi par la soudaineté des événements, je monte m’asseoir à ses côtés. L’esclave est déjà loin, à trotter vers mon troupeau. Eucratès pique les boeufs et nous voilà partis. — Garder les chèvres est un travail d’esclave ou de paysan, tu devrais laisser ça aux serviteurs de ton père, tu sais. — C’est ce que mon père me dit, mais je préfère cela à passer la journée en ville. — Et pourquoi ? À ton âge, rien ne me barbait plus que les leçons du précepteur, mais dès que je pouvais je courais à la palestre ou au gymnase pour m’amuser avec mes amis ! Pourquoi ne fais-tu pas pareil ? Tu n’as pas d’amis ? — Oh si, j’en ai… Je n’arrive pas à en dire plus. Il y a des choses trop difficiles à expliquer. Comment lui dire le malaise qui me prend depuis quelques temps à chaque fois que j’approche du lieu où s’entraînent tous les jeunes garçons de la ville ? Voyant ma mine renfrognée après ma réponse interrompue, Eucratès se penche vers moi, l’air interrogatif. — Eh bien, petit frère ? Que se passe-t-il ? C’est le terme affectueux dont il m’a affublé depuis qu’il a épousé ma sœur, il y a cinq ans. J’aime lorsqu’il prend ce ton protecteur, et son beau visage inquiet m’encourage. À lui je peux dire les choses qui m’alourdissent le cœur. — Ce n’est pas facile à dire, grand frère. En fait, ...
... je n’ai plus envie de voir certaines personnes. — Quelles personnes ? Quelqu’un t’a fait du mal ? Dis-moi, je ne laisserai pas ça passer ! — Oh, non, personne ne m’a fait de mal ! Et pourtant j’ai peur de revoir quelqu’un. Quelqu’un devant qui je tremble et me sens comme paralysé. — Tu te sens donc menacé ? Par qui ? Pourquoi ? — Ce n’est pas une menace que je ressens. Pas tout à fait. Dis-moi, Eucratès, quelle est la fois où tu as été le plus angoissé dans ta vie ? Son visage s’éclaire. — Ah, cette fois-là, je m’en souviendrai toute ma vie ! C’est lorsque j’ai réussi à trouver un moment où ta sœur était seule pour venir lui parler et lui dire que je l’aimais. Ce jour-là, je t’avoue, j’avais l’estomac tellement noué que j’ai cru tomber par terre à chaque pas que je faisais vers elle. Et puis j’ai tout dit, je l’ai regardée, elle m’a souri, et à ce moment-là ta mère est entrée. Elle a hurlé de surprise en voyant un homme dans le gynécée, ça a rameuté toute la maison ! Heureusement, ton père a écouté mon histoire et l’a très bien pris. Il en rigole encore quand je lui en parle. Il éclate de rire à ce souvenir. Je souris, mais mon silence finit par l’étonner. Alors il comprend. — Oh, mais… c’est cela dont tu veux parler ? Alors tu es amoureux ? Je suis content de ne pas avoir eu à le dire moi-même. Soulagé, je réponds par l’affirmative. — Et… de qui ? Je prends une grande inspiration. — Il s’appelle Alexandre. C’est le troisième fils de l’archonte. — Par les couilles de Zeus ! ...