Je te veux en corps...
Datte: 30/03/2021,
Catégories:
ff,
jeunes,
couple,
amour,
intermast,
Oral
Deux mois, voilà deux mois que le temps devient un poids lourd sur ma tête et une lame dans mon cœur. Un être vous manque et tout est dépeuplé. Comment cette simple phrase, toute bête peut d’un coup prendre un sens si fort ? En effet, depuis deux mois, rien n’a de saveur sauf celle de la nostalgie. La moindre joie me rend mal à l’aise, faute de pouvoir la partager. Partager, cela veut dire être au moins deux. Mais ce « deux » est tout ce que je veux. Elle me manque, et son absence me vide. Ma tendre, mon bébé, ma princesse est partie. Maudite Australie ! Je te hais, pourtant je connais tes contours parfaitement, je pourrais les dessiner sur une feuille blanche, car tant de fois je t’ai scrutée, étudiée, essayant vainement d’avoir une vision, un signe de ma compagne partie là-bas. Je n’arrive plus à attendre son retour et je me sens incapable de lui dire. Ah quoi bon ? Lui faire plus de mal ou pire, lui donner des remords, c’est tout ce que je ne veux pas. Même si au début, je voulais me venger de ce gouffre de solitude, au final je n’ai plus la force de blesser ma copine. Je désire juste la retrouver et la serrer dans mes bras. Malgré tous les moyens de communication, rien ne remplace l’étreinte. Ce fameux moment où l’on parle le moins et où on s’exprime le mieux. Pas de tricherie possible, tout est vrai dans le contact, le rapprochement de deux corps, de deux cœurs. On ne se parle pas, on se dit tout. Je jette un coup d’œil, dehors il fait grand soleil. Et tout de suite, je ...
... repense aux balades dans le parc non loin de chez nous, qui est plus chez moi pour le moment. De la fenêtre, mes yeux se dirigent maintenant vers le calendrier juste à côté de la carte de l’Australie. Chaque jour qui passe, je coche un jour. Et j’égrène ceux qui restent, encore 33. Dites « 33 », je suis malade docteur, malade de solitude. En total manque d’elle, comme une accro je recherche désespérément, mais avec une frénésie continue, la moindre trace d’elle, la moindre particule auxquelles je peux me rattacher. Et ainsi quitter un instant ce mal au ventre perpétuel qui me ronge. Assise sur mon bureau, je sors de mon armoire une boîte à chaussures et la pose sur le bureau. Je l’ouvre précieusement pour y découvrir sans grande surprise mes reliques. C’est-à-dire toutes les lettres que m’envoie Chloé depuis son pays lointain. C’est étrange, mais malgré les nouveaux outils que sont Internet ou Skype, le fait de nous écrire des lettres nous a paru nécessaire. Même si je reçois quotidiennement ses mails, ce sont ses lettres qui me touchent le plus, que j’attends impatiemment. Pouvoir lire ces mots écrits par sa main avec sa façon de dessiner les lettres, son écriture infantile, cela m’émeut à chaque fois. C’est d’ailleurs dans nos lettres que nous nous livrons le plus. Et à la fin, toujours le même rituel, je passe ma main sur la feuille de papier, je la caresse presque. Espérant je ne sais quoi, un geste totalement insensé que je ne peux éviter. J’ai l’impression néanmoins de ...