Plage Nette - Histoires de Sexe

Plage Nette

... siècles et pour des siècles, mais personne ne sait plus écouter mes paroles dans le bruit des roseaux ou l’agitation des feuilles… Plus personne, ou si peu… Elle soupire à nouveau, elle se sent très lasse. Son second voyage de noces part en queue de poisson, indubitablement ! Elle aurait bien dit quelque chose d’autre, mais c’était nettement moins élégant ! — Cette place est libre ?— Gert ? Il se tient bien droit face à elle, il lui semble si grand ! — Mes petits monstres ont vite fait les choses. Et comme j’ai faim…— Pas de problème ! Mais… vous êtes sûr de vous ? Parce que… depuis tout à l’heure, je suis la bête curieuse du restaurant ! Et vous risquez d’en subir les conséquences !— Bah ! Comme l’eau, ça glissera…— À vos risques et périls ! Il part se servir sur le buffet. Il s’assied, avec en main, une assiette pleine de charcuterie et de jambon qu’il attaque sans tarder. Mélanie le regarde étonnée : — Vous allez vraiment manger tout ça ?— Comme chaque matin. Été comme hiver, toujours bien manger le matin.— Je vois ça… Vous, les Germaniques, vous ne vous laissez pas mourir de faim en vous levant…— Vous, les Latins, vous ne savez pas faire les choses correctement ! répond-il en riant. Puis ils parlent de tout et de rien, de mille détails divers, sans autre but que de continuer la conversation et de faire en sorte qu’elle rebondisse encore et toujours. L’assiette se vide peu à peu, inexorablement. Mélanie croise ses doigts puis pose son menton dessus. — Gert… je peux vous ...

... poser une question ?— C’est bien ça que nous faisons depuis le début, non ?— Nous parlons de tout et de rien, je dirais même que nous nous tournons autour. Ceci dit, j’avoue que j’aime converser avec vous.— Merci, Mélanie.— Mais, voyez-vous, une question me turlupine – pardon – me préoccupe. Gert, pourquoi cherchez-vous ma compagnie ? Être vu avec moi n’est pas du meilleur effet, je crains même que votre réputation ne soit compromise. Je sais, vous me direz qu’un hôtel, on peut en changer. À moins que vous n’ayez un peu trop vite conclu de m’avoir vue nue… Il se contente de repousser l’assiette vide. À son tour, il croise les doigts pour poser son menton dessus. — Je suis un petit industriel, j’ai survécu à diverses crises, j’ai appris à ne pas conclure trop vite. Je reconnais que… vous voir presque nue a été une bonne surprise dans mes vacances. Au moins, je sais à quoi m’en tenir sur vous… physiquement. Quant au reste, j’aime découvrir.— Vous avez une de ces façons de présenter les choses !— Depuis un certain temps, peu de choses – comment dire – je suis resté absent. Je me laissais porter, depuis que… je suis veuf. Je ne sais même pas encore dire son prénom, c’est trop difficile. Et puis, hier, en vous voyant… une lumière. Je ne trouve pas bien les mots.— Que voulez-vous dire ? Que c’est moi qui… je vous ai… réveillé de votre torpeur ? Il se contente de la regarder plus encore, comme pour voir derrière elle. Mélanie a complètement oublié où elle se trouvait, c’est comme si ...