Pont entre générations - Histoires de Sexe

Pont entre générations

... l’un ni l’autre ne parle. Hugo attend un instant avant de se lever pour aller se baigner. Martine, à son tour, le suit du regard. Lorsqu’il revient, il s’allonge et chacun reste dans ses pensées. Le soir, Martine propose un apéritif et un toast pour « célébrer cette première vraie journée de vacances qui s’annoncent de bon augure ». Le repas est le premier où ils prennent le temps. Les autres jours, Martine se retirait très vite dans sa chambre, fatiguée des tâches ménagères. En plus, il fait plus frais. Sur la minuscule terrasse, les lueurs de la ville cachent les étoiles, mais la lune est là. Pleine, brillante, fascinante. Hugo n’a pas vraiment l’habitude de boire. Très vite, l’alcool le rend euphorique. Martine semble plus habituée. — Hugo, il faut que je te remercie.— Mais ce n’est rien. Vous m’avez invité, et c’est bien normal que je vous aide pour la maison. Le rire un peu trop fort de Martine montre qu’elle n’est pas si maîtresse d’elle-même. — Non, je parlais de tout à l’heure sur la plage.— C’était facile de vous rendre service.— Tu as été vraiment très compréhensif. Je te remercie. Mieux, je te dois deux remerciements.— Oh, là là, n’en jetez plus ; je vais prendre la grosse tête !— Non, je suis sérieuse, même si j’ai trop bu. D’abord, c’est gentil d’être entré dans mon jeu pour punir l’autre garce. Je plains son mari qui va devoir la supporter. Il a toujours été cocu et ne s’en doute même pas.— Si cela vous a rendu service…— Mais le second merci, c’est par ton… ...

... ton érection.— Je suis désolé ; je ne sais pas ce qui m’a pris, mais vous…— Chut. C’est un des plus beaux cadeaux que l’on m’ait jamais faits. C’est un plaisir que je ne pensais plus possible, faire bander un jeune homme comme toi… moi qui pourrais être…— Taisez-vous. Hugo est surpris de sa propre virulence. Il essaie d’atténuer sa rudesse : — Vous êtes une belle femme ; beaucoup de mes amies envieraient votre prestance, votre élégance, votre jeunesse d’esprit. L’âge ne compte pas.— Oh, merci. Hugo, tu es un parfait gentleman.— Peut-être, mais si vous pensez vraiment ce que vous dites, je voudrais vous demander quelque chose.— Tout ce que tu veux.— Vous avez parlé de vengeance, lorsque vous m’avez parlé de votre mari, de ses infidélités, de son départ avec une plus jeune, de son retour, etc.— Tu me demandes de te confier des choses que seul mon défunt mari connaissait.— Vous avez promis.— Mais après, tu vas me considérer autrement. Tu vas peut-être me mépriser. Vraiment, je ne voudrais pas détruire cette amitié entre nous, cette sorte de pont entre générations. C’était il y a longtemps… Souvent je pense à cette période, et je regrette… Non, je mentirais si je te disais que je regrette. Je ne regrette rien. Bien au contraire. Ma folie a sauvé mon couple et notre amour. Mais c’est par une voie bien sinueuse que j’ai réussi.— Martine, j’ai trop bu ; je suis prêt à tout entendre, et sûrement demain je vais avoir oublié vos confidences. Et puis vous n’avez tué personne ! Enfin ...