1. Le professeur d'informatique


    Datte: 03/06/2021, Catégories: hh, profélève, école, volupté, Oral préservati, hdanus, hsodo, init,

    L’écran afficha le message tant redouté : « Index out of range ». Je tapai sur la table en lâchant un soupir d’exaspération. Cela faisait 3 jours que je passais toutes les fins d’après-midi sur ce programme que je devais rendre le lendemain. En cette année de 1985, l’informatique était désormais un cours obligatoire qui entrait dans le calcul de la moyenne. Dans mon petit lycée de la campagne pas-de-calaisienne, on ne savait pas ce que c’était un ordinateur. Je pestai intérieurement. Dans une demi-heure, la salle d’informatique allait fermer et ce foutu programme ne fonctionnait pas. Je regardai les lignes défiler sur l’écran sans comprendre ce qui clochait. La salle était quasiment vide. Une fille commença à remballer ses affaires, un garçon l’attendait dans l’embrasure de la porte. Au fond des rangées d’ordinateurs, il y avait le moniteur de la salle d’informatique penché sur son écran. Je contemplai désespéré mon écran tentant d’analyser ces vicieuses lignes de codes et de comprendre mes erreurs. J’entendis derrière moi une voix qui me demanda « tu veux que je t’aide ». Je me retournai et je vis le moniteur de la salle qui s’était approché sans que je m’en aperçoive. Il était chargé de surveiller le bon usage des ordinateurs et parfois donnait des conseils. Il devait avoir entre 25 et 30 ans, athlétique, brun, avec des yeux noirs, très beau avec ses traits affirmés et volontaires. Beaucoup de charme. J’acceptai son aide avec ferveur. Il s’assit à côté de moi et me demanda ...
    ... ce que je devais faire et quel était le problème. Il était souriant et disponible. Très pédagogue, il m’expliqua et corrigea mes fautes. De temps en temps, par inadvertance, nos mains se touchaient fugacement provoquant autant de décharges électriques qui me troublaient. Son parfum léger et agréable arrivait jusqu’à mes narines. Je fis semblant d’écouter car j’étais subjugué par ses mains et son visage. Le programme fonctionnait. Maintenant il était l’heure de sortir. Le moniteur éteignit les ordinateurs et la salle. Nous nous retrouvâmes dans le couloir. Il ferma la porte. Je ne sus pas pourquoi je l’attendis. Il se tourna et me demanda « tu vas bouffer maintenant ? » Je lui répondis « oui je vais au R.U. ». « Tu permets que je t’accompagne ? Je n’ai plus rien dans le frigo ». J’acquiesçai, enthousiaste. Pendant le repas, on a discuté de tout. J’appris qu’il était en thèse d’informatique, qu’il était assez sportif, célibataire, qu’il habitait dans le vieux Lille … A chaque fois, qu’il plongeait ses yeux noirs dans les miens, je rougissais. À chaque fois qu’il me touchait la main pour prendre du pain ou du sel, je rougissais. J’étais sous le charme. Comment je ne l’avais pas remarqué avant ? On sortit du R.U. et il me demanda doucement « alors qu’est-ce qu’on fait ? » en me regardant droit dans les yeux. Je m’entendis lui dire avec stupéfaction « je t’offre un café … dans ma piaule ? ». Il me décocha avec un sourire ravageur. Nous nous rendîmes presque muets, dans ma chambre ...
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