1. Natasha & Franck (29)


    Datte: 05/06/2021, Catégories: Transexuels

    ... Elle glissa dans son petit sac à dos les vêtements tombés au sol quand la deuxième rousse s’était dématérialisée : intuition féminine. Accompagnée de Marie, elle partit à la recherche d’informations. Elles se retrouvèrent rapidement devant la porte de la pièce où l’aide-soignante avait un peu poussé sur les décibels en apercevant le corps. Alexandra jugea que si Valérie était à l’intérieur, c’était à elle d’y entrer : Marie serait peut-être moins bien reçue. Alexandra jeta un œil dans le cagibi où tout semblait calme, comme coupé du reste du monde. Il ne tarderait pas à y avoir plus de monde regroupé autour d’elles. Il y aurait certainement des vigiles pour éloigner les curieux de tout danger potentiel. ─ Occupe-toi de l’aide-soignante, souffla Alexandra. Marie s’interposa entre la jeune femme apeurée et la porte qu’elle venait de refermer, comme si masquer l’objet de son angoisse pouvait l’aider à se calmer. Alexandra en profita pour se glisser à l’intérieur. Dans quelques minutes, quelques secondes peut-être même, ce serait trop tard. Elle était entrée. Elle aperçut le corps allongé et reconnut aussitôt Valérie. Pas que son visage soit reconnaissable, mais cette matière étrange et sombre qui semblait couvrir le corps, elle l’avait déjà vue quand la créature s’était emparée de l’infirmière. Elle avait beau ne pas savoir ce qu’était réellement Valérie, il n’en restait pas moins qu’elle avait pris des risques pour retrouver Natasha, et elle ne pouvait pas la laisser ainsi à ...
    ... la merci de tous. Elle posa la main sur l’épaule de la jeune femme allongée. Elle s’attendait à voir ses doigts s’enfoncer dans la masse noirâtre mais fut étonnée de constater que la consistance avait sensiblement celle d’un corps. ─ Valérie, tu m’entends ? ─ Honnn. ─ Que s’est-il passé ? ─ Décharge… électrique. ─ Merde ! On avait bien besoin de ça… marmonna Alexandra. Il faut que tu reprennes forme humaine, c’est urgent. ─ Pas possible… pas assez de force. ─ Tu n’as pas le choix : une femme a rameuté tout l’hôpital en te trouvant. Il faut que tu m’aides à te sortir de là, dit-elle en fouillant dans son sac. ─ Peux pas… désolée. ─ Puise au plus profond de toi. Franck s’en voudra s’il t’arrive quelque chose, et on n’a pas vraiment besoin de ça pour le moment. ─ Tu dis ça… pour me faire croire… pour que je puise encore un peu d’énergie, mais… ─ Oui, je te fais croire qu’il culpabilisera ; je sais que tu puises ta force de ça et que je n’ai pas d’autre choix, parce que ça urge, là ! Concentre-toi sur ton visage. Valérie ébaucha un sourire. Alexandra pouvait entendre des voix venant du couloir : Marie tentait de temporiser avec les personnes qui venaient d’arriver. Alors qu’elle parlait couramment le norvégien, elle utilisait l’anglais pour ralentir la conversation, bafouillait comme le touriste français moyen. Le visage de Valérie prenait un aspect déjà moins inquiétant. ─ Laisse-moi faire. J’ai une petite idée pour leur faire croire que la femme qui t’a trouvée a mal interprété ...
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