Top Model (7)
Datte: 15/06/2021,
Catégories:
Transexuels
13- Le départ pour New-York était prévu pour le mardi suivant. Je rentrai chez moi pour le week-end annoncer la nouvelle à mes parents. — Tu commences à entrer dans le grand monde alors, me dit papa avec une pointe de sarcasme — Chéri ! le reprit Maman. Soit un peu gentil avec Laurène. Elle a fait un choix de vie et des sacrifices. Et apparemment, ça paye. — Oui, oui, mais n’empêche ... Si j’avais toujours un peu de mal à parler de moi au féminin, Maman avait vite pris le pli de me parler et de me considérer comme une fille à part entière. Son fils n’était pas mort, juste caché derrière les jupes de Laurène. Papa, lui, n’arrivait pas encore à franchir le cap. Et ne je pouvais pas lui en vouloir pour ça. J’étais son fils, quelle que soit ma tenue. Mais, et ça je commençais à peine à le comprendre, derrière son ironie et ses sarcasmes se cachaient une réelle inquiétude sur mon avenir, physique d’abord, et professionnel ensuite. Certes tout allait bien pour moi. J’étais sur un petit nuage. Mon patron m’avait à la bonne et les clientes m’appréciaient. Mais pour combien de temps ? C’était la question qui lui torturait l’esprit. Et aussi un peu le mien. Mais j’avais décidé de profiter pleinement de l’instant présent. Je gagnai bien ma vie, j’avais des pourboires plus que généreux, si toutefois Max ne décidaient pas de se les garder. Et ma première création avait été plutôt bien accueillie. Si je ne faisais pas de folies, je pourrai assurer un éventuel coup dur. Le taxi nous déposa ...
... à Roissy Charles de Gaulle. Au fur et à mesure que l’heure du décollage approchait, mon ventre se nouait. L’embarquement et le passage à la douane fut une source d’angoisse. Bien qu’ayant des papiers officiels au nom de Laurène, ceux-ci n’en étaient pas moins des faux, puisque Laurène n’existaient pas aux yeux de l’état civil. Malgré les appels à la détente, je ne pus m’empêcher d’être crispé lors du passage devant l’officier des douanes. Max vint à mon secours en disant que c’était mon baptême de l’air et j’avais particulièrement peur. L’officier se fendit d’un sourire et me laissa passer. Max m’avait aussi briefé sur ma tenue à prendre pour le vol, éviter les objets métalliques. Je franchis le portique sans encombre. On avait des places en classe affaires. Je ne savais pas comment c’était en seconde, mais ici, j’avais l’impression d’être dans le salon de Max. Fauteuils ultra confortable, écran télé dans le dossier, et coupe de champagne à peine installée. Etre riche avait quand même du bon. Le décollage ne fut pas aussi éprouvant que je l’avais imaginé. Certes, il y avait bien eu cette sensation d’être collé au siège et je plantai mes ongles dans le cuir des accoudoirs. Mais une fois l’avion stabilisé, tout allait bien. Seuls les nuages que l’on traversait et le sol qui s’éloignait de plus en plus indiquaient qu’on n’était plus sur le plancher des vaches. Les hôtesses, toutes plus belles les unes que les autres, et les stewards étaient aux petits soins pour nous. Un premier ...