Super-X
Datte: 19/06/2021,
Catégories:
fh,
fhhh,
Oral
sf,
... qu’il s’agissait là d’une sorte de mission-suicide… Quittant la rame automatique, je remontai en surface. Je commençais à me sentir fébrile. Tout ça manquait de préparation, ça semblait trop précipité, presque amateur. En arrivant devant le ministère, une boule d’angoisse me tordit le ventre. Je vis Léa en tournant au coin de la rue. Installée à la terrasse d’un café, elle sirotait une boisson. Je me forçai à ne pas aller vers elle. Elle ne détourna même pas la tête. Ses Gucchi opaques ne me permettaient pas de voir ses yeux. — T’inquiète pas, elle t’a vue, marmonnais-je. Cette fille te laissera pas tomber.—Bien. Et si ça tourne mal ? C’est elle qui empêchera les flics de te coller une balle dans le crâne?, objecta une deuxième voix, nettement moins assurée. Comme dans un rêve nébuleux, je passai les détecteurs de métal, les portillons biométriques, saluai les vigiles. À part quelques hochements de têtes, personne ne me prêta attention. Au bout d’un couloir gris béton, je poussai finalement la porte de mon service. Camille, le secrétaire du big boss, haussa un sourcil épilé. — Loïc ? Tu ne devais pas prendre ta journée ?— J’ai un truc à finir, répondis-je. D’urgence. Ne se préoccupant plus de moi, Camille replongea le nez dans son travail, effleurant rapidement les touches de son clavier laser. Je ne pus m’empêcher de me demander si lui aussi était au courant. Parmi tous ces gens, combien savaient que j’étais un faussaire, un imposteur ? Tous, peut-être ? On se croisait, on ...
... se saluait, on bouffait la même merde à la cafétéria du ministère. Et, pendant ce temps, ils m’épiaient en douce, surveillant le moindre de mes faits et gestes avec un sourire faux collé sur leurs faces de fouines… J’en avais la nausée. — Camille, je peux te demander un service ? Je voudrais qu’on ne me dérange pas. Un dossier de première importance…— Pas de problème, je prendrai tes appels. Et je passerai la consigne. Je me coulai dans mon bureau, où je m’enfermai en soupirant. Le plus dur était encore à faire… Une enveloppe anonyme m’attendait sur mon plan de travail. Je l’ouvris, y trouvai une puce mémoire et une feuille de vrai papier, barrée de deux lignes : Fais attention à toi, Loïc.Et quoi qu’il arrive, n’oublie pas que je suis de ton côté… Le message ne portait pas de signature. Je n’en avais pas besoin. Une vague immense me submergea. L’amour d’une femme… Une biochimie encore mystérieuse, faute de rencontres en valant la peine. Souriant, regonflé à bloc par ces quelques mots, je me connectai à mon poste de travail virtuel. — Bonjour Loïc, King of the Universe ! m’accueillit une voix synthétique. J’insérai la puce contenant les documents de Finckel, puis lançai mes doigts à la conquête du clavier, activant tous les piraticiels de ce brave Hector, le seul ici à me juger à ma vraie valeur. Aujourd’hui, je ne me contentais plus d’accéder à mon dossier pour rajouter des lots fictifs de semence, je m’attaquais à la citadelle tout entière ! J’avais deux heures pour réussir. ...