I might be wrong - Histoires de Sexe

I might be wrong

... s’extasiait toujours May, appuyée contre ses oreillers, rougissante et heureuse. Si j’avais su avant quel effet ça fait, je peux te dire que j’aurais franchi le pas depuis longtemps…— Je suis vraiment contente que ça se soit bien passé, May. Et que ça te rende heureuse. Et c’était vrai. Je pris ses main dans les miennes, et les serrai fort, brièvement. — Écoute, repris-je, la bouche sèche, il faut que je te dise quelque chose… j’ai couché avec quelqu’un et je n’aurais pas dû, et… Elle éclata de rire, ce qui coupa court à ma tirade. Interloquée, je la dévisageai. — Oui, comme si je ne le savais pas, répondit-elle gaiement. Tu as craqué dans les bras du beau Vincent, n’est-ce pas ? Je m’en doutais… Elle me fit un petit clin d’œil. Houlà la la. Ça n’allait pas être de la tarte. Déjà que les mots avaient du mal à sortir de ma gorge étranglée… Elle continua à badiner, de tout, de rien, de ce corps masculin qu’elle avait découvert pour la première fois. David par-ci, David par-là. Je commençais à me sentir franchement stressée. Plus le temps passait, et plus la vérité serait mal vécue. C’était un secret très dur à porter… — May…, bafouillai-je, lui coupant la parole. Il y a autre chose… Elle s’interrompit, et me regarda avec des yeux ronds et excités, comme une gamine. — Comment ça ?— Heu… Mais le secret, finalement, avait l’air d’être bien, là, logé au fond de mes entrailles et de mes pensées. Je me dégonflai instantanément. — … Je vous ai vus, toi et David. Eh bien voilà. ...

... J’avais en effet tellement foiré ma soirée que je ne pouvais parler que de choses aussi gênantes les unes que les autres ! Elle parut surprise. — De quoi parles-tu ? Gagné Charlotte. Maintenant, tu n’as plus qu’à assurer. — J’étais complètement paf, tu le sais, poursuivis-je pour me justifier, je ne savais plus trop ce que je faisais… je suis allée sur le balcon prendre l’air, j’ai entendu des bruits, et je suis venue voir ce qui se passait dans ta chambre… Elle eut une mine absolument perplexe. — Tu nous as regardés… heu… faire l’amour ?— Pas vraiment, mentis-je encore une fois. Je suis repartie tout de suite… Elle eut l’air rasséréné. Elle me fit même un sourire en coin. — Tu m’as fait peur, dit-elle. L’espace d’un instant, j’ai cru que tu nous avais espionnés… En même temps, ça aurait pu être un spectacle vraiment excitant, tu ne crois pas ? Si, si. Oh que si. — Bah, tu sais, te voir faire l’amour avec un mec, c’est trop bizarre… T’es quand même un peu comme ma sœur.— C’est clair, acquiesça-t-elle. C’est là que je découvris leur existence. Les vers de terre. Dans le bide. Ceux qui vous bouffent de culpabilité rentrée. — Je vais prendre une douche, dis-je précipitamment. Tu as des fringues à me prêter ? C’est comme ça que je me retrouvai attablée pour un petit-déjeuner tardif, une petite robe rose René Dérhy sur le dos. Je n’en revenais pas de ma lâcheté. Devant mon thé à la bergamote, j’essayais de ravaler les jurons qui me montaient aux lèvres – pour m’injurier toute seule – et ...