Natasha & Franck (3)
Datte: 07/07/2021,
Catégories:
Transexuels
... ours. Natasha semblait collectionner tout ce qui concernait ce plantigrade. Sur l’un des murs, une magnifique peinture signée Julie Salmon représentait un ours noir au pelage hirsute et luisant. L’œuvre était d’un réalisme époustouflant qui donnait l’envie de passer la main comme pour caresser l’animal. Je contemplais cette immense toile quand Natasha entra, apportant le thé. Elle vint se blottir contre moi et nous plaisantâmes un instant sur le fait que ma vie avait pris une tournure mouvementée depuis que je la connaissais, soit à peine plus de trente heures. ─ Ce n’est qu’une petite partie de ma collection. Tu as déjà vu ma sculpture dans l’entrée, mais j’ai encore plein de choses : des livres, d’autres peintures – plus petites que celle-là en général – qui décorent les murs de ma chambre, des gravures… enfin bref, je suis une inconditionnelle de l’ours. ─ Tu ne m’as cependant pas l’air d’hiberner. ─ Détrompe-toi ! En plein hiver, je ne sors que rarement de ma tanière. Karen nous rejoignit. Elle prit une tasse de thé et s’installa tout près du feu. Elle se sentait vidée. Elle faisait bonne figure, mais je sentais que quelque chose en elle était prêt à se casser. Je ne savais pas trop si je devais attendre que cela arrive tout seul ou si je devais l’aider à faire sortir ce qu’elle avait sur le cœur. ─ Je suis désolée, intervint Karen. Tu voulais me voir pour régler tes affaires, et au final c’est toi qui m’aides avec les miennes. En fait, depuis quelque temps, tout part à ...
... vau-l’eau dans ma vie. Je suis lasse. Romain passe ses soirées avec ses copains, et quand il rentre, je dors depuis déjà longtemps. Je n’en peux plus. Au début je l’engueulais, mais autant pisser dans un violon. ─ Je comprends, bredouillai-je, un peu surpris par la soudaineté de la déclaration. As-tu essayé de faire un peu comme lui… sortir avec des amies sans t’occuper de lui ? ─ Les rares fois ou j’ai essayé, il rentrait encore plus tard que moi… la loose totale ! Elle se sentit soudain gênée de s’être épanchée de la sorte et tenta de se reprendre en changeant de sujet. Je lui expliquai mes projets avec Natasha. Karen était ravie par cette histoire, somme toute rocambolesque. L’heure tournait et Natasha suggéra de manger une fondue bourguignonne. Pendant qu’elle sortait la viande du congélateur, elle me demanda de nous servir l’apéro. Karen approuva l’idée ; l’alcool l’aiderait certainement à se détendre. Elle avait certainement eu la même idée car elle descendit son verre de Martini tout schuss ! Au bout de son deuxième verre, son regard était bien plus brillant qu’à l’accoutumée. La fondue fut, elle aussi, bien arrosée. L’atmosphère était bien plus détendue à présent. À chaque morceau de viande tombé, c’était un gage ! Il y eut bien sûr la série des verres à boire cul-sec ; Natasha dut chanter le générique d’une série ou d’une émission télé, ce qui fut très compliqué puisqu’elle ne regardait jamais la télé. Elle interdit à Karen d’aller aux toilettes… jusqu’à nouvel ordre. ...