1. Une Napée


    Datte: 12/07/2021, Catégories: f, jeunes, vacances, forêt, volupté, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation poésie,

    ... de voile, rendant ici à la nature l’homérisme délicat d’une photo d’Hamilton. Elle se retourne ensuite, apaisant les baisers un peu trop brûlants d’Apollon sur son dos par l’herbe fraîche. Elle tient son livre devant son visage comme pour se cacher qu’on l’observe et joue machinalement en bas de son cou avec une mèche blonde qui, d’une opportunité régulière, sait toujours s’y trouver. Nymphe alors toute offerte, le vent s’emballe au soleil de quatre heures. Le long du talus remontant, il se heurte contre le coussin doux de son entrejambe, se faufile entre les herbes plus fraîches encore de sa pudeur, avant de rejaillir à toute vitesse le long de son ventre et d’épouser ses seins raffermis d’un frison délicat. Elle soupire parfois. Elle taquine de temps en temps ses lèvres, sa gorge ou l’un de ses seins d’un brin d’herbe ou d’une petite fleur cueillie inconsciemment. Le temps alourdi modifie l’humeur de sa lecture, à mesure que le soleil alpin de cinq heures commence à rougir. Alors c’est le Val entier qui semble se retenir. Il ne s’agit à proprement parler plus de frissons, et les taquineries se font moins anodines sans pour autant être moins innocentes. Indépendant du foehn, son corps prend son propre rythme d’ondulations inconstantes, de trémoussements angéliques et de soupirs inachevés. ...
    ... Sa main droite, après avoir défié le sens du vent, est venue se lover contre ce qu’elle peut avoir en cet instant de plus précieux, et qu’elle trouve enflé d’abondante envie. Le bout léger d’un de ces doigts fins pénètre le sacré et procède à la transsubstantiation d’elle-même. Dans le secret de l’alchimie, tout se sent, comme dans un divan naturel qui la soutient dans sa posture de languissante affalée. Comme ces prêtresses germaniques des légendes inventées, elle épouse la nature et lui fait don d’une prière profonde d’initiée qui ne s’achève que dans une transe familière et dans quelques crispations délicieuses et râles ensauvagés. Elle s’abandonne un instant, lasse, le corps désarticulé et reposant comme il peut. Elle ferme les yeux sans doute un moment. Elle profite des odeurs du petit soir où retombent encore celles qu’elle y a laissées, comme en témoignent les nuances odorantes si particulières qui embaument quelques vertiges du vent. La clairière, si parfaite tout à l’heure, apparaît à présent échevelée et accablée de parfums et de sensations lubriques. Et pourtant de cette moite lourdeur ressort un corps et une âme élevée, satisfaite de son œuvre et du sacrifice de chair et d’encens auquel elle vient de procéder. Elle remonte enfin. Il commence à faire froid. Je reviendrai demain. 
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