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JN0203 Une route longue et sinueuse.
Datte: 22/07/2021, Catégories: Entre-nous, Les hommes,
... beau, lorsqu’il sort de la bouche de Jérém. « T’es où ? ». « A Campan… dans la maison de mon papi… ». Dans sa façon de dire « mon papi », j’ai ressenti chez mon Jérém un côté choupinou qui le rend à mes yeux terriblement touchant ; et j’ai réalisé que le serial baiseur musclé et viril a conservé une âme d’enfant : j’ai eu envie de le serrer dans mes bras et de le couvrir de bisous. « Viens me rejoindre, Nico… ». L’entendre insister m’a fait un drôle d’effet ; c’est la première fois qu’il me montre qu’il a vraiment envie de me voir ; et son attitude semble bien loin de celle du petit con qui encore il y a pas longtemps m’envoyait des sms bourrés de fautes lorsque l’envie de me baiser lui prenait. « Je ne t’ai jamais remercié de m’avoir aidé à avoir mon bac… ». C’est gentil quand même… « Nico… ». « When you call my name, it’s like a little prayer « Like a prayer » de Madonna et je me sens bien. « Je t’attendrai sur la place du village demain à 18 heures… ». Il m’a vraiment ému ce petit con… « Je sais que je me suis comporté comme un con avec toi… ». … ému aux larmes, même si je luttais pour ne pas pleurer. « Les chanceux c’est nous, c’est toi qui me l’as dit une fois… ». Il s’est même souvenu de cette phrase que je lui avais lancée, comme un cri de désespoir, comme une façon de le supplier de ne pas me quitter, la dernière fois qu’il était venu chez moi. « Si tu viens, fais gaffe sur la route, ils annoncent de la flotte dans les heures à venir… » Il s’inquiète pour moi… « ...
... Salut Nico… ». J’ai ressenti beaucoup de tendresse dans ses dernier mots, et notamment dans sa façon de prononcer « Nico » : définitivement, mon prénom est musique pure lorsque c’est Jérém qui le prononce. En arrivant à St Martory, je me fais la réflexion qu’au fil des kilomètres la typologie constructive du bâti change de façon perceptible : la brique et la tuile toulousaines cèdent la place à la pierre et l’ardoise ; la chaleur des bâtisses de la plaine cède la place à la sobriété des constructions de la montagne. Je regarde ces façades grises, ces rues sans couleurs, et j’ai l’impression que l’hiver est déjà là, alors que nous ne sommes qu’en septembre, et qu’il va commencer à neiger d’un moment à l’autre ; et là, je suis saisi par une intense envie de me calfeutrer bien au chaud, devant un bon feu de cheminée, avec mon Jérém à moi. Porté par la monotonie d’un temps pluvieux, par la mélancolie d’un paysage empreint de solitude, mon esprit divague ; certains souvenirs viennent à moi, si beaux et pleins de jolies couleurs qu’ils arriveraient presque à réchauffer cette journée froide et maussade. Le souvenir du premier jour du lycée, une chaude journée de septembre, la cour bondée de têtes inconnues ; souvenir du choc que j’ai ressenti la première fois que j’ai aperçu ce petit brun au sourire ravageur : c’était comme recevoir un coup de poing dans le ventre, comme ramasser une gifle capable de me faire tomber à la renverse ; nouveau choc, souvenir de son regard qui soutient le ...