Séjour fantastique (4)
Datte: 02/08/2021,
Catégories:
Lesbienne
... me saute véritablement aux yeux. Elle n’est pas naturelle, elle a quelque chose... d’étrange. — Ça va ? Cette fois encore, elle ne répond pas et ne bouge pas d’un poil. — Ohé, l’appelé-je à nouveau. Et enfin, elle s’anime. Elle tourne la tête vers moi, lentement, puis elle me lance un regard assassin. Elle ne dit rien, mais elle bouillonne de rage. Du moins, c’est l’impression qu’elle me donne. Elle a du sentir mes caresses cette nuit, c’est ça, j’en suis certaine. Ou, tout du moins, elle doit se douter de quelque chose. — Qu’est-ce qui se passe ? me hasardé-je tout de même à lui demander. Pour toute réponse, je n’ai droit qu’à un silence, lourd et pesant. Elle continue de me foudroyer du regard, sans rien dire, toujours assise dans cette posture étonnante. Pendant un instant, j’ai l’impression de me trouver face à un zombi enragé et prêt à me sauter à la gorge. Finalement, elle se détourne de moi et elle reporte son attention sur la télé. Et bien, voilà une journée qui s’annonce sous les meilleures auspices ! *** Je referme la porte du poulailler, vide depuis bien des années maintenant, puis je me retourne et m’engage nonchalamment sur l’étroite allée qui traverse le jardin et conduit à la maison. De part et d’autre du petit chemin dallé, de la pelouse est venue remplacer le potager dans lequel, lorsque j’étais plus jeune et que je venais passer mes vacances ici, mon grand-père m’apprenait les rudiments du jardinage. Je me revois, petite, manier tant bien que mal une ...
... bêche trop lourde pour moi et déterrer des patates. Braver le froid glacial et mordant de cette matinée pour faire ces quelques pas qui m’ont ramenée vers mon enfance m’a fait du bien. En effet, je ne ressens plus aucune colère envers Melissa qui n’a pas prit au sérieux ce que je lui ai dit un peu plus tôt. Nostalgique, j’ai seulement envie de rentrer me mettre au chaud, d’autant plus qu’un vent vif vient de se lever. Je remonte le col de mon manteau et je presse le pas en direction de la maison. A l’instant où je passe près du cerisier qui se dresse au centre du gazon, sur ma gauche, le croassement lugubre d’un corbeau attire mon attention. Je lève la tête vers l’endroit où je suppose que se trouve le gros oiseau noir, et je ne tarde pas à l’apercevoir au milieu des branches nues. Au-delà, le ciel est couvert d’épais nuages, sombres et menaçants. Je ne serais pas étonnée qu’il se mette à neiger d’ici peu. Le corbeau pousse un nouveau croassement et s’envole. Il passe au-dessus du toit de la maison et disparaît de mon champ de vision. N’ayant plus rien pour me distraire, je me remet en marche, mais à peine ai-je parcouru deux mètres que la sonnerie de mon téléphone retentit. Aussitôt, une certaine panique s’empare de moi comme je repense à cet appel mystérieux que j’ai reçu au cours de la nuit. Dans ma tête, j’entends à nouveau ce grésillement inquiétant qui avait résonné dans la chambre et, m’avait-il alors semblé, dans la maison tout entière. Cependant, en voyant le prénom de ...