Les fraises de Dordogne
Datte: 23/08/2021,
Catégories:
Mature,
J’avais vingt et un ans en 1976. C’était l’été de la sécheresse, celle d’avant l’effet de serre. Un été vraiment torride pendant lequel j’ai vu les étangs de ma Sologne natale à sec pour la première fois.Entre le 10 ou 15 juin, je suis parti en stop pour me rendre chez mon oncle dans les Landes, à Capbreton. Je le faisais chaque année depuis mes 16 ans. Cela me permettait de passer des vacances au bord de la mer sans argent. Un ami m’avait cette année-là déposé à Limoges. La journée était magnifique. Peut-être est-ce le soleil qui incitait les automobilistes à prendre les auto-stoppeurs car je n’attendais pratiquement pas. Je me suis donc retrouvé en Dordogne vers 11h du matin.Je venais de quitter une voiture et j’avoue que j’étais presque décidé à marcher un peu, pour profiter du soleil. Je tendais donc le bras très machinalement. La voiture s’est arrêtée à côté de moi, vitres déjà ouvertes : c’était une GS Citroën, une voiture assez moderne à l’époque. J’ai tout de suite senti mon coeur s’emballer en voyant la conductrice. Une femme d’environ quarante ans, brune, cheveux longs retenus en un vague chignon bricolé, comme si ses cheveux lui donnaient chaud, elle était mince avec des joues plutôt rondes, bronzée sans être noire et des yeux merveilleux, envoûtants. Elle ressemblait à une italienne, une Napolitaine comme je les fantasmais, une sorte de Dalida. Elle portait une robe d’été blanche à fleurs, simple et élégante, qu’elle ne semblait pas soucieuse de redescendre sur ...
... ses cuisses alors que sa position et sans doute une conduite déjà prolongée l’avait remontée assez haut. Oui elle avait chaud manifestement, comme tout le monde d’ailleurs. Je lui ai dit où j’allais. Elle m’a répondu :— Ça marche, montez ! Ça va bien le stop aujourd’hui ?— Oui, presque trop bien…— Pourquoi ?— Parce que je n’ai pas le temps de profiter de la nature !— Je peux vous descendre si vous voulez, dit-elle en riant.La conversation a commencé comme cela très classiquement et a continué sur le même ton. Nous avons abordé plein de sujets, des fraises de Dordogne à la politique en passant par les plages naturistes des Landes. À un moment, lors de la traversée d’un petit village elle m’a offert un café. J’ai pu mieux la contempler. Elle était de taille moyenne, peut être 1m70, menue avec un bassin étroit, des jambes très fines et une petite poitrine qui pointait cependant fièrement sous sa robe. J’ai remarqué que celle-ci était discrètement décolletée dans son dos où une fermeture éclair la retenait. Je ne savais que penser. Elle m’affolait mais je m’efforçais de me calmer : en dehors de sa tenue très décontractée qui pouvait s’expliquer par la météo, elle ne m’avait donné aucun signal me permettant d’espérer quoi que ce soit. Elle portait une alliance, et simplement voulait-elle rendre service à un jeune qui aurait pu, à la limite, être son fils.Nous avons repris la route. Nous roulions sur des départementales ou alternaient les champs de fraises et les passages à travers ...