Ludo vs Elise - 1 - Histoires de Sexe

Ludo vs Elise - 1

... résistait vaillamment aux attaques d’une poitrine trop longtemps comprimée qui, à chaque coup de volant, tentait de se libérer de son soutif de satin bordeaux. Elle ne devait quand même pas trop se priver de chocolat car le bourrelet qui l’avait fait rire tout à l’heure était bien réel. À son grand effarement, il trouvait ça charmant. Plus que charmant, érotique, puissamment érotique ! Il était annonciateur d’un ventre confortable, accueillant. Y poser sa tête, le couvrir de baisers humides, laisser ses mains s’égarer où leurs désirs les attiraient tandis que, amante aimante, Élise jouerait avec ces cheveux. Cette évocation, comme dans l’avion, déclencha chez lui une prémisse d’érection. Erection réconfortante pour lui qui n’avait pas bandé pour une femme depuis des mois et des mois ; mais érection qui pouvait être des plus gênante si sa voisine s’en apercevait. Il s’efforça de se concentrer sur le paysage et imprima un tour neutre à la conversation : — Je vois que tout l’affichage est en français. Difficile de croire qu’on est en pays anglo-saxon quand même.— On a beau toujours faire partie du Canada, nous sommes ici au Québec et c’est la loi. N’en déplaise à nos compatriotes anglos, nous sommes une société distincte. Les enseignes en anglais sont permises, mais la grosseur de leurs caractères doit être la moitié de celle utilisée pour le français, et leur couleur ne peut pas être plus vive.— Pas vrai ? C’est réglementé à ce point ? Ça alors ! Ils entrèrent dans un ...

... quartier à saveur décidément plus européenne, aux rues étroites et pavées comme on en rencontre dans les vieux quartiers restaurés des grandes villes françaises. — Voilà la Basilique Notre-Dame. Il faut la visiter. Ce n’est pas Chartres, évidemment, mais c’est quand même très beau à l’intérieur. Cette église a plus de 200 ans. Vous vous rendez compte !!? Elle lui fit un clin d’œil, comme pour dire, « Je sais que pour vous, 200 ans, c’est avant-hier ! ». Ce clin d’œil le troubla. Il n’avait pas la berlue : elle lui parlait peut-être de « vieilles » églises, mais son sourire était toute concupiscence et lui racontait une histoire qui avait peu de rapport avec la religion. Y’a d’la rumba dans l’air… — Nous voici à notre… je veux dire votre hôtel. Ludo trouva ce lapsus très significatif ce qui le fortifia dans l’idée qu’il n’était pas le seul à avoir des idées. La Camry s’arrêta doucement devant l’entrée d’un élégant immeuble Second Empire de six étages, qui portait un discret panneau où on pouvait lire « Hôtel des Intendants ». Un portier s’empressa d’ouvrir la portière pour Ludo, tandis qu’un voiturier se précipita vers celle d’Élise. — Ce n’est pas la peine de vous arrêter, Élise. Vous devez avoir un tas de trucs à faire. On peut se donner tout de suite rendez-vous pour dîner ce soir. J’ai déjà assez abusé de votre temps.— Pas du tout. Inutile d’insister, je ne pars pas tant que je ne suis pas sûre que vous soyez bien installé dans la suite que je vous ai réservée. Il ne pouvait ...